Après deux jours de travail, l'artiste Kashink finalise sa fresque street art sur l'un des murs de l'ancienne maison de la culture de Bourges. Un hommage aux femmes et à Brigitte Fontaine notamment, tout en couleurs vives et en formes arrondies. Totalement dans l'esprit du Printemps de Bourges.
Le lieu est symbolique et l'acte militant. En deux jours, l'ancienne entrée de la maison de la culture de Bourges, condamnée depuis de longs mois, s'est transformée en œuvre colorée, porteuse du message suivant : "La nuit est une femme à barbe".
Aux manettes, une street artiste, Kashink, qui depuis deux jours joue de la bombe sur ce mur très en vue, à deux pas de la place Séraucourt et de l'agitation du Printemps de Bourges.
Impro
Pour elle, pas de dessin préparatoire... Elle improvise face à ce grand mur de 8 mètres sur 3 et autour du thème imposé de ce 42ème Printemps de Bourges : Femmes !Un vaste sujet qui l'a d'emblée inspirée et amenée à rendre hommage à Brigitte Fontaine, une de ses chanteuses préférées dont elle vante l'engagement féministe.
J'ai cherché des figures de femmes qui m'ont inspirée quand j'étais plus jeune et Brigitte Fontaine en fait partie. Pour moi, c'est une grande poétesse. Elle a abordé la question de la féminité de plein de manières mais toujours avec force.
Œuvre éphémère
Sa fresque va désormais s'offrir à la vue des passants pour les deux prochains mois avant d'être recouverte par d'autres artistes. Car l'œuvre de Kashink s'inscrit dans le projet du Mur de Bourges, lancé en avril 2017. Afin de promouvoir l'art urbain, le collectif Urb'Annale a décidé d'inviter des artistes à créer en public une œuvre éphémère recouverte au bout de deux mois. Le concept existe déjà dans 19 villes de France, notamment à Orléans.L'art urbain sous toutes ses formes
A Bourges, le collectif a déjà attiré six artistes aux univers très variés jusqu'à son Mur : Jean Faucheur, Disk, la Rouille, Shamsham, Noe Cor et Primal. Des références du street art qui contribuent, avec leur travail, à faire perdurer l'esprit des pionniers de l'art urbain dans les années 90. "A l'époque, le but était de recouvrir les panneaux publicitaires qui se multipliaient dans les centre-villes et qui polluaient le paysage. Ça se faisait la nuit", explique Nathalie du collectif Urb'Annale.Après Kashink et son œuvre "La nuit est une femme à barbe", le Mur de Bourges promet d'autres surprises dans les prochains mois, avec la venue de grands noms du street art.