
Avec une dette de 29,6 millions d’euros au 31 décembre 2018, Saint-Amand-Montrond a été classée 8ème commune de plus de 10.000 habitants la plus endettée de France, selon le Figaro, qui s'appuie sur des chiffres transmis au ministère des comptes publics. Une situation que la mairie conteste.
Un classement fondé sur les chiffres du ministère
Le maire de Saint-Amand-Montrond, Thierry Vinçon, conteste ce montant. En 2008, il avait été élu en partie sur son programme de désendettement.«Le classement du Figaro se base sur de vieux chiffres. La dette aujourd'hui est de 18, 7 millions, ce qui revient à 1817 euros par habitant. Depuis 2008, on a bossé, et la dette a diminué de presque 11 millions d'euros. J'ai désendetté en baissant les coûts de fonctionnement et en mettant en place la smart city qui permet de mieux contrôler l'eau, les transports... Si la situation décrite était réelle, pourquoi n’a-t-on pas augmenté les impôts depuis 1996 ? Pourquoi, en 2017, on les a même baissés de 5% ?», s’exclame l’édile.Le classement du Figaro s’appuie pourtant sur les chiffres disponibles sur le site du ministère de l’action et des comptes publics, retraçant les comptes individuels des communes jusqu’au 31 décembre 2018. Contacté, Bercy assure que les données figurant sur le serveur sont issues des comptes de gestion arrêtés par le comptable public en charge de la collectivité à la fin de l’année dernière. Les comptes 2019 ne sont quant à eux pas encore disponibles.
Une responsabilité partagée avec l'Etat
Pour autant, il refuse de jeter la pierre à la commune. «C’est facile de dire qu’ils sont plombés, mais il ne faut pas oublier qu’à ce moment, l’Etat a laissé faire le projet. N’aurait-il pas dû dire ‘non c’est trop gros pour vous’ ? Il a financé en partie, il n’aurait pas dû, s’insurge Philippe Moisson. La responsabilité est donc partagée. Il ne faut pas non plus tirer sur l’ambulance.»Si la gestion des communes est en cause dans l’accroissement du déficit budgétaire, le vrai problème est ailleurs pour le président de l’association des maires du Cher.Le département perd des habitants, déplore Philippe Moisson. Comme nous avons moins d’habitants, nous avons moins de dotations, donc moins de ressources.
«En règle générale, l’Etat ne soutient pas suffisamment les communes dans les territoires ruraux, qui doivent assurer, avec moins de moyens, des investissements essentiels que les grandes villes n’ont pas à porter, poursuit-il. Je pense notamment à l’installation de la fibre optique. Il y a une vraie inégalité des territoires.»
MISE A JOUR
20/11/2019 : Au lendemain de la publication de cet article, l'édile de Saint-Amand-Montrond, a annoncé qu'il ne se représenterait pas aux élections municipales de mars prochain.