Nous sommes allés à la rencontre des maires des six grandes villes de la région pour évoquer avec eux en cette rentrée les politiques mises en place dans leur ville concernant le tourisme, l'emploi, et d'autres thématiques qui vont changer le quotidien de leurs administrés.
Pascal Blanc nous reçoit dans son bureau avec le sourire. Pour cette rentrée, le maire UDI de Bourges se veut positif. "J'aborde cette rentrée dans un bon état d'esprit, sinon on jette l'éponge". Derrière cette déclaration, Pascal Blanc fait référence aux difficultés financières de Bourges.
De 2014 à 2016, la Ville a perdu 2,4 millions d'euros de dotations de l'Etat. La priorité du maire UDI, a donc été d'assainir les finances. Pascal Blanc l'assure, les comptes sont revenus dans le vert : le désendettement est en cours, ce qui n'était pas arrivé depuis plusieurs années, insiste le maire. La Ville doit encore faire 2 millions d'euros d'économie par an soit 7 millions d'euros d'économies d'ici 2019. A mi-mandat, Pascal Blanc défend son bilan après trois années de mandature. "Il y a eu deux phases dans ce mandat. Il y a eu la dette et la baisse des dotations de l'Etat qui ont mis la Ville dans le rouge. J'ai coutume de dire il n'y a plus beaucoup de viande autour de l'os, mais le plus dur est passé".
La première partie de mandat a été un travail de gestionnaire. Il a fallu faire preuve de pédagogie avec les administrés et les élus, pour expliquer comment fonctionnent les finances d'une ville. A côté de ça, il faut agir.
Dans ce contexte, la future création de la maison de la culture fait grincer quelques dents. Depuis son annonce, des opposants se sont mobilisés en parlant de ce projet comme un non-sens écologique mais aussi financier.
Une maison de la Culture controversée à 24 millions d'euros
Pascal Blanc tient à rappeler que c'est un projet qui date de plusieurs années, depuis le mandat du maire précédent. "C'est l'Etat qui a demandé à mon prédécesseur de réfléchir à la réhabilitation de la première maison de la culture de France. Le cahier des charges défini à l'époque a évolué, l'ardoise aussi, et ce n'est pas la collectivité qui l'a défini mais le ministère de la Culture." A l'origine, le coût estimé des travaux s'élevait à 12 millions d'euros et l'évolution du cahier des charges a ramené le coût à 24 millions d'euros. "A l'époque, l'Etat avait dit sur 12 millions d'euros, nous prenons en charge 50 % des coûts. Quand on est passé à 24 millions, l'Etat a continué à prendre en charge 50 % des travaux mais toujours sur un montant de 12 millions d'euros ! Et le maire de l'époque, Serge Peltier avait dit pour un montant pareil, est-ce que nous n'avons pas tout intérêt à reconstruire une nouvelle maison de la culture, aux normes environnementales actuelles, avec accès pour les handicapés, etc." Les travaux de la nouvelle maison de la Culture doivent débuter le 21 mars 2019, la fin des travaux serait pour juillet 2020. Dans un contexte aussi contraint, est-ce que la maison de la culture doit être une priorité ?
Une collectivité se doit d'investir, même si la situation financière peut paraître compliquée,
nous répond Pascal Blanc. Il rappelle que la municipalité n'est pas la seule à supporter les dépenses, il y a également, outre l'Etat, le conseil départemental et le conseil régional. L'investissement public est important, "cela donne du travail aux entreprises locales notamment". Quant à l'ancienne maison de la culture, l'équipe municipale réfléchit à la réhabiliter pour lui donner une autre fonction.
Un futur centre de Congrès et un centre aqualudique et de bien-être
Dans l'objectif d'accroître l'attractivité de son territoire, deux projets vont sortir de terre. "Je suis très fière que Bernard Laporte ait choisi Bourges au mois de juin pour le congrès de la fédération française de rugby. Nous avons reçu plus de 1 000 congressistes, mais nous n'avons pas le lieu adapté. Il nous faut un centre des congrès pour faire venir des gens qui ne seraient pas venus autrement."
Le centre aqualudique s'adresse plus directement aux administrés. "C'est un outil communautaire. On a besoin que nos administrés s'identifient à cette agglomération. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Et on doit le faire par des investissements structurants. "
Un Parisien, c'est vrai qu'il peut aller se faire papouiller à Deauville, mais il peut aussi en 2h30 venir se faire papouiller à Bourges.
Pascal Blanc voit déjà l'installation de nouveaux hôtels pour accueillir les curistes. Le maire a une enveloppe de 200 millions d'euros à investir d'ici la fin de son mandat.
Bourges 2040
L'équipe municipale souhaite par des débats participatifs que les administrés imagnent leur ville idéale pour le futur. "Je souhaiterais qu'on co-construise avec les Berruyers, c'est une formule à la mode mais j'y crois beaucoup, leur ville idéale". Le maire prévoit des ateliers partout dans la ville d'ici la fin de l'année 2017. Tous les thèmes seront abordés: transports, urbanisme etc. Il prend l'exemple de la LGV avec l'arrivée du TGV à Bourges. "Je ne sais pas à quelle échéance elle se fera si ce sera un tracé médian ou un tracé ouest. Tracé médian on sera l'actuel gare, tracé ouest il faudrait une nouvelle gare. L'impact sur l'environnement sera énorme, en terme de stationnement d'accès etc. Et bien, il faut anticiper ces changements."
Parmi les projets à terme :
Une nouvelle station d'épuration"Un projet moins réjouissant qu'une maison de la culture mais important avec un investissement non-négligeable de 40 à 45 millions d'euros, c'est une station d'épuration. Cela ne fait pas rêver, sauf qu'au quotidien les administrés en ont besoin." Le projet va démarrer en 2018, la station se trouvera à proximité de la station actuelle.
Un hôtel communautaire
L'agglomération de Bourges qui date de 2002 n'a pas de bureaux, les équipes sont éparpillées. L'Agglo a acquis les anciens locaux d'Axereal.
Une deuxième sortie d'autoroute
Prévue à Bourges dans les 5 à 10 ans.
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