"Il faut dire qu'on aime notre agriculture" : dans le Cher, le ministre Marc Fesneau tente de désamorcer la colère des agriculteurs

Marc Fesneau était ce samedi 20 janvier à Massay, dans le Cher, à la rencontre d'un éleveur laitier. L'occasion de tenter de s'adresser aux agriculteurs, dont les voix s'élèvent de plus en plus ces derniers jours.

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Le gouvernement tente d'éteindre un feu de plus en plus menaçant. En France, comme en Allemagne, en Roumanie et en Pologne, les manifestations d'agriculteurs se multiplient depuis quelques semaines. Ce samedi 20 janvier, le Premier ministre Gabriel Attal et le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau sont allés à la rencontre de la France rurale, pour tenter de désamorcer cette colère.

Marc Fesneau (MoDem), ancien député de Loir-et-Cher, s'est ainsi rendu dans un élevage laitier de Massay, dans le Cher, en début d'après-midi. Où il a été interpellé par plusieurs agriculteurs, sur les traités de libre-échange notamment.

Toujours des maux

Il dit reconnaître "un phénomène de lassitude", de "ras-le-bol" chez les paysans français, mais estime qu'il n'y a pas de cassure entre les agriculteurs et les politiques :

La question n'est plus de se comprendre, je crois qu'on se comprends. La question, c'est de faire. Répondre à "Est-ce que vous allez le faire, une fois pour toute ?" Et donner des signaux qui ne sont pas ceux d'une baisse de souveraineté.

Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture

Hausse des charges, retards de paiements des subventions agricoles, sentiment d'être écrasés par des normes nationales ou européennes : les motifs de colère sont multiples. "Nos coûts de production sont en hausse dans tous les postes de charge, la mécanisation, le fioul... Mais notre rentabilité est limitée malgré la hausse des prix ces dernières années, qui est insuffisante", explique Marc Piot, éleveur bovin depuis 2018 et administrateur départemental au syndicat des Jeunes agriculteurs de l'Indre.

"Un coût a aussi un prix"

Il dénonce aussi ce qu'il qualifie de "concurrence déloyale" de la part de ses "collègues d'autres pays européens, qui n'ont pas les mêmes règles" que les agriculteurs français : "En France, on a une agriculture d'élite [...]. Le consommateur veut soutenir les agriculteurs français, mais son pouvoir d'achat est limité."

Une colère que Marc Fesneau dit avoir entendue. Il affirme vouloir s'attaquer à trois grandes problématiques. Selon le ministre, les agriculteurs "ont le sentiment que la société ne les aime plus, il faut restaurer ce lien". Il souhaite également s'attaquer aux "normes", pour les rendre "plus lisibles, plus simples et moins empilantes (sic)".

Enfin, il dit vouloir soutenir la question de la juste rémunération : "On n'a pas arrêté de dire aux Français que le meilleur prix, c'est le plus bas prix. Maintenant, il faut faire passer le message que l'agriculture a un coût, et qu'un coût a aussi un prix." Et d'ajouter que, selon lui, "il faut dire qu'on aime notre agriculture".

Les préfets sur le pont

La colère semble s'étendre un peu partout en France, mais les actions de protestation restent encore localisées. En Occitanie notamment, où les agriculteurs maintiennent la pression et continuent samedi de bloquer l'autoroute A64 à hauteur de Carbonne, en Haute-Garonne.

Les préfets ont reçu pour instruction de l'Elysée "d'aller dès ce week-end à la rencontre des agriculteurs" et de leurs syndicats, "au plus près du terrain". Les préfectures contactées par l'AFP ont souligné que les rendez-vous étaient pris, ou que des rencontres avaient déjà eu lieu, par exemple dans l'Eure samedi entre le préfet Simon Babre et des éleveurs de volailles lors d'un salon à Evreux.

Sur Europe 1 samedi, le président de Jeunes agriculteurs Arnaud Gaillot a demandé "qu'on allège les contraintes" sur l'agriculture et de "faire appliquer" la loi Egalim, censée éviter que les agriculteurs ne vendent à perte.

Le gouvernement doit présenter le 24 janvier un projet de loi pour favoriser la relève en agriculture, qui prévoit notamment de créer un guichet unique pour accueillir les candidats à l'installation. La profession imaginait une loi plus ambitieuse.

Avec Meerajh Vinayagamoorthi et Adrien Gaulon.

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