Dans une étude publiée ce 22 juillet, l’Insee analyse les mouvements de population dans le Cher. Les conclusions indiquent que le nombre d’habitants baisse mais que le département reste attractif pour les jeunes cadres et les retraités.
Le Cher se dépeuple depuis les années 1990. Ce constat sans appel est tenu par l’Insee dans sa publication régionale de juillet, en se basant sur le recensement de 2017, où le département comptait 304.250 habitants soit près de 18.000 de moins qu’en 1990. Le nombre d’habitants du Cher d’aujourd’hui correspond ainsi à celui de 1968, d’après l’institut national de la statistique.
En 2017, le solde naturel et le solde migratoire ont tous les deux diminué. Traduction : le Cher compte plus de décès que de naissances sur son territoire (le solde naturel) ; et il y a eu plus de personnes à quitter le département qu’à s’y installer (le solde migratoire). De 2012 à 2017, le taux de variation annuelle moyen de la population est négatif (- 0,5 %).
Cependant, la situation démographique n’est pas uniforme sur l’ensemble du département. L’aire d’attraction de Bourges qui regroupe plus de la moitié de la population du Cher (174.700 habitants en 2017) voit sa population diminuer à peine entre 2007 et 2017 (- 0,1 % par an), tandis que celles de Vierzon, d’Aubigny-sur-Nère, de Saint-Satur-Sancerre et de Saint-Amand-Montrond sont en net déclin, comme le montre cette carte.
Un département qui bouge
Mais en regardant les données dans le détail, on s’aperçoit que le Cher est un département qui bouge. En 2017, le taux d’arrivants dans le département atteint 2,8 % de la population, contre 2,1 % en Centre-Val de Loire qui fait pourtant partie des régions où la migration résidentielle est parmi les plus importantes.
Pour autant, la proportion de partants est plus élevée encore (3 % de la population chaque année). Les principaux échanges se font avec le reste du Centre-Val de Loire et l’Île-de-France.
Parmi ceux qui partent, les 18-20 ans sont nombreux, car à cet âge où l’on réalise ses études, les départs sont importants. Quant aux arrivants, certaines catégories d’âges ou professionnelles sont plus attirées que d’autres par le Cher. C’est ainsi le cas des cadres et des professions intellectuelles supérieures, qui viennent principalement de l’Île-de-France (23,5 %) ou des autres départements du Centre-Val de Loire (17 %).
Parmi ces cadres, ce sont les jeunes (âgés de 20 à 29 ans), et en particulier ceux de moins de 25 ans, qui s’installent dans le Cher. Mais plus ils avancent en âge, plus ils sont nombreux à quitter le département comme le montre le schéma ci-dessous :
Le secteur de la défense et l'armement
Ces nouveaux arrivants travaillent pour beaucoup dans le secteur public, la culture, et surtout les métiers de la défense et l’armement qui sont le véritable moteur de l’attrait des cadres pour le Cher. Pour preuve, ils sont à l’origine de près d’un quart des arrivées.
Outre la base aérienne d’Avord, à proximité de Bourges, l’Armée dispose de deux écoles qui accueillent chaque année de nouvelles promotions de jeunes officiers.
À cela, il faut ajouter la présence du groupe MBDA (fabricant de missile), 2ème employeur du département et pilier de l’activité économique du Cher, et Nexter (armement terrestre) qui emploie de nombreux ingénieurs.
42 habitants par km2
Mais les nouveaux venus les plus nombreux à s’installer dans le département sont les retraités. En 2017, ils constituent la catégorie sociale où le solde migratoire est le plus excédentaire (+ 110) dans le Cher, ce qui accentue encore le vieillissement de la population. Un tiers d’entre eux viennent d’Île-de-France.
Ils sont en partie attirés par la faible densité du Cher - 42 habitants par km2 -, qui peut constituer un atout pour les ménages en quête d’un meilleur cadre de vie.