Le Gers et le Lot font partie des départements français les moins bien lotis concernant l'accessibilité aux transports en commun, selon une étude de l'UFC-Que Choisir. Sur ces territoires, plus de 60% de la population ne dispose d'aucun arrêt de transports en commun à moins de dix minutes à pied de chez elle.
"Au quotidien, privilégier les transports en commun", un moyen pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Un sujet au cœur des enjeux de décarbonation mais qui reste pour le moment un vœu pieux car faut-il encore avoir des transports collectifs proches de son domicile.
Selon une étude publiée par l'UFC-Que Choisir, près d'un Français sur cinq n'a pas de transports en commun à moins de dix minutes de marche de son logement. Et ce rapport dévoile de fortes disparités géographiques qui laissent de nombreux citoyens sans alternatives crédibles à la voiture.
🚗Plus de 10 millions de Français n'ont pas d'alternatives à la voiture, et dans certaines zones rurales c'est plus de 60 % de la population qui n'a pas accès aux transports en commun ! L'@UFCquechoisir lance une campagne nationale de sensibilisation et de mobilisation pour faire… pic.twitter.com/vnGhxxGkcs
— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) November 26, 2024
Dans le Lot et le Gers, 60% des habitants n'ont pas accès aux transports en commun
D'après l'association, "environ 17% de la population métropolitaine (...) n'a aucun accès aux transports en commun dans un rayon de dix minutes de marche". Et ce chiffre s'aggrave dans les territoires ruraux comme le Lot ou le Gers où 60% de leurs habitants ne disposent d'aucun arrêt de transports en commun à moins de dix minutes à pied de chez eux.
Des départements ruraux en tête dans ce classement des moins bien lotis concernant les transports en commun. L'absence d'arrêt d'autobus ou de gare est notamment criante dans les petites communes de ces départements puisque près de la moitié (45%) des communes de moins de 1.000 habitants en est totalement privées.
L'association de consommateurs a aussi étudié la présence de transport ferré (train, métro, tramway) dans l'environnement immédiat. "Selon notre étude, 85,3% de la population française n'a pas de gare à moins de dix minutes de marche", constate l'UFC-Que Choisir.
Des départements qui manquent d'infrastructures
"De nombreux territoires ruraux comme le Gers et le Lot manquent de ce type d'infrastructures", affirme l'association qui a aussi étendu son étude à l'accessibilité des gares à vélo.
Le mode de financement des transports publics, qui repose énormément sur une contribution des entreprises locales (le versement mobilité), pénalise les territoires ruraux alors que les entreprises se concentrent globalement dans les grands centres urbains, déplore l'UFC.
Une étude qui tombe au moment où les syndicats des cheminots CGT ont tiré la sonnette d'alarme le jeudi 7 novembre dernier sur la future dégradation du service public ferroviaire dans le Lot et l'Aveyron.
En cause, un projet de réorganisation du personnel visant les gares de Gramat dans le Lot et de Capdenac en Aveyron qui pourrait réduire le nombre de trains et de correspondances dans le secteur. Impactant encore un peu plus les usagers de ces lignes, vivant déjà dans des territoires isolés.
Des inquiétudes balayées d'un revers de main de la direction de la SNCF qui nie un éventuel projet de réorganisation.
Lancement de la campagne #LaMobilité
L'association UFC-Que Choisir réclame en tout cas une "refonte du financement des autorités organisatrices de mobilités locales leur garantissant les ressources nécessaires pour le développement des transports en commun".
L'UFC-Que Choisir va lancer une campagne nationale de sensibilisation et de mobilisation #LaMobilité. Une priorité à destination des consommateurs et des pouvoirs publics. Ces derniers doivent plus que jamais agir pour permettre au plus grand nombre de disposer d’un accès à une offre de qualité de transports en commun.