Nucléaire : EDF envisage Belleville-sur-Loire pour stocker des déchets nucléaires, la résistance s'organise

EDF n’a pas encore choisi le site qui accueillera le projet de centre national de stockage de déchets radioactifs mais la centrale de Belleville-sur-Loire est pressentie. Le projet sera officialisé avant la fin 2020. La mobilisation s’organise.
 

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En 2018, le site d’information Reporterre révélait qu’EDF envisage de créer une piscine de stockage de déchets radioactifs à Belleville-sur-Loire (Cher) pour relayer le centre de La Hague qui arrivera bientôt à saturation. L’affaire avait alors suscité la réaction hostile du conseil régional dont le président François Bonneau (PS) déclarait : « le Centre-Val de Loire n’a pas vocation à devenir la poubelle nucléaire de la France ! »

Depuis, EDF n’en a pas dit plus sur ses intentions, la transparence n’étant pas la qualité principale des industries nucléaires. Mais on sait que le projet de créer ce nouveau site est une priorité, selon l’Autorité de sûreté du nucléaire. Le principe et les dimensions (importantes) du projet sont actés. Il ne reste à plus qu’à choisir l’endroit le mieux adapté et pour ça Belleville présente plusieurs atouts.

Sur le plan géographique, le Cher se situe au centre de la France et plusieurs axes routiers conséquents sont raccordés près de Belleville. Le site dispose aussi de grandes réserves foncières permettant la construction d’autres installations nucléaires puisque seulement deux réacteurs sur quatre possibles y ont été construits. Il pourrait donc aisément accueillir ce vaste projet qui prévoit, selon Sortir du nucléaire, l’entreposage de 10 000 tonnes de combustible usagé, dont du MOX produit hautement radioactif au sein duquel se mêlent uranium et plutonium. Cette piscine serait installée en bord de Loire pour un siècle environ avant son hypothétique et lointain démantèlement.


"EDF fait le choix le plus dangereux"


La région présente aussi pour l’Etat et EDF un intérêt politique. Ses opposants au nucléaire ne sont habituellement pas bien virulents. C’est pour ça qu’on y a installé quatre centrales quand les bretons, après avoir accepté Brennilis, ont mené la lutte à coups de pierres en granit contre le projet finalement abandonné de Plogoff.

Pour changer cette image, un collectif de 15 associations des environs de Belleville (Loiret, Cher, Nièvre et Yonne) s’est constitué fin mars dans l’espoir d’incarner une résistance locale si le site était choisi. On y trouve des mouvements résolument anti-nucléaires comme « Sortir du nucléaire » mais aussi des associations de défense de l’environnement comme « Vivre notre Loire », l’ADENY ou encore ATTAC. Regroupé sous l’appellation « Piscine Nucléaire Stop » le mouvement est coordonné par la militante Catherine Fumé :

« Nous voulons informer les populations locales, en particulier les élus qui vont bientôt prendre leurs fonctions, et commencer à créer un rapport de force avant qu’il ne soit trop tard. Il faut faire savoir qu’EDF fait le choix le plus dangereux en centralisant tous les déchets. Il y a d’autres possibilités comme le stockage à sec que pratiquent d’autres pays. Mais il faudrait pour cela que la France renonce à produire du MOX, ce combustible extrêmement dangereux qu’il faut entreposer pendant au moins de 50 ans avant le stockage définitif tant il est radioactif. »

Les militants s’inquiètent de ce choix qui fait peser une menace sur l’environnement pour une durée indéterminée alors que le val de Loire est classé au patrimoine mondial de l’Unesco et que les vignes de Sancerre et Pouilly ne sont pas loin. « On connaît les difficultés financières d’EDF aujourd’hui poursuit Catherine Fumé. Avec cet énorme déficit auront-ils les moyens d’entretenir ces installations ? Existeront-ils encore dans un siècle ? »

Piscine Nucléaire Stop pose ces questions aujourd’hui alors qu’EDF n’a pas encore répondu à celles que nous souhaitons lui poser sur le sujet. Mais on en saura plus sur ses intentions d’ici quelques mois.
 
 
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