C'est le casse du siècle. Le plus gros scandale d’évasion fiscale de l’histoire révélé par France 2, "Le Monde" et 106 journaux internationaux. Les "Panama Papers" sont une plongée dans le monde opaque des paradis fiscaux. Le député du Cher, Yann Galut appelle à la mobilisation
À ce niveau, on peut véritablement parler de pratiques menée à une échelle "industrielle". Yann Galut, Député du Cher
Tous les pays sont concernés
À la lecture de ces révélations, on constate que "tous les pays du monde sont concernés, et non pas uniquement les pays comme la France dont on dit que le taux d’imposition y est trop élevé et encouragerait ce type de pratiques", poursuit Yann Galut. "C’est bien la preuve que l’évasion fiscale n’est pas la conséquence directe du niveau d’imposition, comme certains tendent à le dire parfois pour le justifier et en atténuer sa gravité.""C’est grave car ce système fragilise nos États", analyse le député du Cher. Il a été montré que la fraude fiscale, en moyenne, pouvait représenter 6 à 8% du PIB des pays. "C’est autant de ressources qui manquent à la puissance publique pour agir au service des citoyens. C’est autant de marges de manœuvre en moins pour engager des politiques utiles à tous" souligne-t-il.
Le combat ne fait que commencer
Selon le député de la 3e circonscription du Cher, la révélation de ce scandale est aussi la preuve, malheureusement, que "le combat contre ce type de pratiques ne fait en réalité que commencer".Les législations françaises et européennes ont évolué sur le secret bancaire. En 2014, les 28 ministres européens des finances, réunis en Ecofin, sont parvenu à un accord au Luxembourg pour pratiquer dès 2017 l'échange automatique d'informations.
Bank secrecy is dead, and #automaticexchangeofinformation will be applied in its widest form
— Algirdas Semeta (@ASemetaEU) 14 octobre 2014
(Le secret bancaire est mort et l'échange automatique d'information sera appliqué de la façon la plus large.)
Yann Galut admet que le combat contre la fraude fiscale sera à long.
Nous sommes partis pour des années et des années de lutte. Dans l’immédiat, je propose pour ma part des mesures d’embargo financier à l’égard des paradis fiscaux. Il faut geler les avoirs panaméens, suspendre nos relations avec ces pays, les mettre au ban de la communauté internationale. Yann Galut, Député du Cher
Pousser les gouvernements à faire plus
Pour lutter efficacement contre la fraude fiscale, le travail des journalistes ne suffira pas, selon Yann Galut. "Il faut aussi une mobilisation de la société civile, des politiques, des États, des administrations fiscales, de la justice. J’ose espérer que la répétition des scandales poussera les politiques et les gouvernements à faire plus qu’ils ne font actuellement sur ce sujet."