De la source à la confluence, l'association SOS Loire Vivante poursuit son périple de 350 kilomètres au fil du Cher

L'association SOS Loire Vivante est impliquée depuis 30 ans dans la sauvegarde du dernier fleuve sauvage de France. Elle organise chaque année un voyage d'étude et de sensibilisation sur les rivières du bassin de la Loire. Le Cher est à l'honneur cet été avec un périple militant entamé le 25 juillet

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Les voyages d'été au long d'un cours d'eau de SOS Loire Vivante se veulent à la fois militants et pédagogiques, sportifs et conviviaux. Le seizième d'entre eux est donc consacré au Cher, avec un départ, comme il se doit, à la source, c'est-à-dire à Mérinchal, dans la Creuse, à 762 mètres d'altitude.
Après la source, une sorte de "retour aux sources" : une halte à Chambonchard où s'est organisée il y a une trentaine d'années une lutte de longue haleine contre un projet de barrage. Un combat contre les retenues d'eau qui est un peu l'ADN de cette association : SOS Loire Nature a vu le jour dans les années 80 pour dire non à un autre projet, le barrage de Serre de La Farre (Haute-Loire).

Restaurer les zones humides

Les deux projets ont finalement été abandonnés, ce dont se félicite Simon Burner, Directeur de SOS Loire Vivante :

"Avec le niveau d'eau qu'il y a dans le Cher aujourd'hui, la problématique de sécheresse, le barrage de Chambonchard n'aurait jamais été rempli. On ne peut plus ignorer le réchauffement climatique et la solution n'est pas de construire des retenues d'eau pour en relâcher en été. La restauration des zones humides serait beaucoup plus efficace. En les détruisant depuis des décennies, pour l'urbanisation ou l'agriculture, il y a eu rupture de la continuité écologique, la rivière n'est plus suffisamment alimentée."
Le ton est donné, le militantisme reste de mise. Le voyage est aussi fait pour sensibiliser le public sur ces questions, lors des rencontres organisées sur le terrain avec les habitants, les acteurs de la rivière, les élus ou les associatifs.
Mais tout n'est pas pour autant négatif :

La qualité de l'eau s'est nettement améliorée


"On a des subventions de l'Agence de l'eau loire Bretagne ou de l'Office français pour la biodiversité parce qu'on relaye sur le terrain la position officielle de ces institutions, explique Simon Burner. De belles choses ont été faites depuis 30 ans et certains investissements ont porté leurs fruits. La qualité de l'eau, par exemple, a beaucoup augmenté. Les lois existent pour protéger les rivières, mais au niveau local, il y a encore beaucoup de réticences ou de décisions incohérentes".

Le Directeur de SOS Loire Vivante constate ainsi que l'on continue bien souvent d'opposer économie et écologie :

"On oppose par exemple l'hydroélectricité et la continuité écologique. L'énergie renouvelable, d'accord, mais si c'est pour barrer la rivière, c'est non! On a besoin aujourd'hui de faire face au réchauffement climatique et à la chute de la biodiversité. Il faut garder la nature la plus intacte possible. Il faut trouver un équilibre entre contrainte économique et contrainte écologique, trouver le meilleur chemin."
 


Agir pour des rivières vivantes, pour un développement territorial raisonné alliant protection de l'environnement et essor économique, voilà donc ce qui motive ces voyageurs au fil du Cher. Au gré des rencontres, des arrivées et des départs, ils sont une vingtaine chaque jour à poursuivre ce périple. Seuls ou en famille, militants, passionnés de nature ou simples curieux, le groupe reste très ouvert et chacun peut le rejoindre à tout moment.

"Anguilles ou aiguilles, faut-il choisir?"

Le voyage prendra fin dimanche 2 août, près de l'embouchure, en Touraine, de ce grand affluent ligérien qu'est le Cher. A noter, un dernier temps fort, vendredi 31 juillet à Civray-de-Touraine : une soirée-débat sur l'avenir du Cher où il sera notamment question des barrages à aiguilles et de libre circulation des poissons. Une soirée baptisée "Anguilles ou aiguilles, faut-il choisir?", organisée à 20 heures à la Maison éclusière, devant le Bistrot'Quai.
 
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