Après de nombreux rebondissements, la cathédrale Linard située près de la Borne, dans le Cher rouvre ses portes au public. Un couple de trentenaires souhaitait faire revivre ce lieu atypique, fermé pour cause de sécurité en 2019.
Sous la pluie ou le soleil, cela part dans tous les sens. Les couleurs foisonnent, les sons résonnent. La Cathédrale Linard au cœur de Neuvy-deux clochers, a des airs de ressemblance avec celle de Barcelone de Gaudi ou encore avec le palais idéal du facteur Cheval. À travers les céramiques et les bouteilles en verre, le joyau d’art brut retrouve enfin ses visiteurs, qui trouvent souvent que le travail de l'artiste est fabuleux.
On le découvre souvent, par hasard. Des touristes belges de passage dans le Berry ont écouté les conseils avisés du restaurateur local : " On ne connaissait pas du tout, il faut vraiment venir voir cela sort de l'ordinaire, je remercie le patron qui m'a conseillé de faire le détours."
"Ça a été très compliqué, on s’est battu jusqu'au bout pour montrer que notre projet était viable et que l on pourrait le restaurer et en vivre. Les banques ne sont pas évidentes à convaincre" indique le jeune propriétaire.
Depuis 10 ans, maintenant, le site est inscrit aux monuments historiques (toute construction neuve est interdite.) mais les nouveaux propriétaires ne manquent pas de projets. Tous deux anciens chefs pâtissiers, leurs idées sont évidemment gourmandes.
Charlotte Collet ajoute : "La première étape était de rouvrir à la visite, c’est fait nous sommes heureux de l’avoir fait cet été ! Nous avons créé un salon de thé et par la suite, nous aimerions ouvrir également un restaurant et des chambres d’hôte. Le lieu s’y prête vraiment."
Architecture, sculpture et mosaïque
Jean Linard a séjourné de nombreuses années dans les lieux. Berruyer, l’artiste est arrivé dans cette ancienne carrière de silex en 1961. Il construit alors la maison et toutes les sculptures autour du toit. Il y intègre ensuite des objets de récupération insolites, de la ferraille, du verre et des émaux. Linard disait que sa cathédrale était la plus haute du monde, car son toit n’est autre que le ciel. Artiste touche-à-tout, il aimait le vent, cela ressort de ses oeuvres.
Mort en 2010, son esprit, selon les habitants, vaguerait toujours dans les airs. Après son incinération, ses cendres ont été répandues sur le site alors des touriste de toutes religions viennent souvent se recueillir. Depuis le 14 juillet 2022, les visiteurs s’y pressent à nouveau… Le pari fou déjà gagnant du couple de trentenaire serait-il à l’image du fondateur du lieu ?