Dans le Cher, les musées s'invitent dans les écoles

Si les musées restent fermés aux enfants en raison de la crise sanitaire, pourquoi ne s'inviteraient-ils pas dans les écoles? Dans le Cher, plusieurs d'entre eux vont à la rencontre des élèves lors de sessions découverte.

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Il est 9H00 à l'école du Tunnel-Château de Vierzon. Les CP-CE1 d'Amandine Lacroix s'assoient sagement au fond d'une petite salle dégagée pour l'occasion. Ils écoutent avec curiosité. Sur les tables recouvertes d'une nappe violette, Caroline Jaget a placé quatre objets apportés du Musée de Vierzon. La médiatrice culturelle donne les consignes:
"On observe avec les yeux et pas avec les...?" "Mains!", répondent les treize enfants à l'unisson.

Livret pédagogique et crayons en mains, ils se répartissent autour des objet: une bouteille chevalier de la Manufacture Denbac (début du XXe), une lampe de chef de gare (début du XXe), un drageoir en verre (fin XIXe) et un chien en faïence de la Manufacture Berlot-Mussier (années 1930). Des objets issus de la collection du musée consacrée au passé industriel de la ville, qui abritait encore de nombreuses usines au milieu des années 1990. 
Jusqu'à la récréation, les élèves dessinent, observent. Puis, vient l'heure de la pause. Salutaire. "La récréation est bienvenue. Deux heures, c'est long!", souffle l'assistant de la médiatrice Yohann Blin, en master gestion des patrimoines.
Heureusement pour le stagiaire, les élèves reviennent bien plus calmes après s'être défoulés dans la cour. Lampe de chef de gare en main, l'étudiant lance alors les débats. On parle des objets. La matière, la fonction, la fabrication, l'époque, tout y passe. L'enthousiasme des enfants est bien là.
"Alors où ont été fabriqués ces objets?", demande la médiatrice. "Au musée!", tente un élève. "Non, dans des usines de Vierzon!", répond l'adulte. "Il y a très très très longtemps?", s'enquiert un autre enfant, très enthousiaste. "On lève le doigt avant de parler", recadre l'institutrice, au soutien des intervenants.
"Pour faire découvrir la culture, c'est intéressant", estime-t-elle ensuite. "Les élèves sont intéressés. C'est d'habitude une classe très active, et là, ils sont concentrés".

Rencontrer une oeuvre

 "C'est une ouverture sur l'art qu'ils n'ont pas chez eux", continue-t-elle. "Ils n'ont pas forcément cette culture d'aller au musée". Et c'est bien le but de l'opération: continuer d'ouvrir les petits au patrimoine local, malgré le Covid-19. La primaire du Tunnel Château n'est en effet pas la seule à accueillir un musée. Plusieurs écoles du département ont aussi sauté le pas. Le Musée du Berry s'est ainsi invité à Saint-Doulchard, Bourges et La Guerche-sur-l'Aubois, idem pour le Musée Saint-Vic à Saint-Amand-Montrond. "Les classes ne peuvent aller au musée, alors je me suis dit: pourquoi ne pas imaginer la version pour la période que nous traversons?", explique Brigitte Bardolle, conseillère pédagogique de l'inspection académique du Cher, à l'origine de cette initiative. "Nous travaillons dans trois directions", détaille cette professeure d'arts plastiques qui s'occupe habituellement de l'Artothèque, un musée mobile qui déplace sa collection de 160 tableaux et gravures dans les classes.
"La première, c'est la rencontre d'une oeuvre", puis "la rencontre du musée et de sa mission" et enfin le moment où les enfants "s'approprient l'objet, ses caractéristiques, ses détails ainsi que sa matière". Dans l'école de Vierzon, l'objectif semble atteint. Les élèves ont découvert des objets, des matières, des métiers et le musée n'est plus ce grand bâtiment "à côté du cinéma" comme le décrivait un enfant au début de la séance.

Tous ont désormais envie de le découvrir. "Je veux y aller pour voir plein de choses car je n'y suis jamais allée", raconte une petite fille. "Je veux voir plein de choses que je n'ai pas encore vues", abonde sa copine à couettes. "Je veux voir d'autres objets!", lance à son tour un garçon. "Pour voir des choses anciennes", renchérit un autre... après avoir levé le doigt.

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