Municipales : un maire en première ligne dans l'Indre-et-Loire, entre intercommunalité et désengagement de l'Etat

Élu Maire de Cravant-les-Coteaux dans l'Indre-et-Loire en 2008, Christophe Baudry est l'interlocuteur quotidien de 700 habitants dans une petite commune rurale. Écoute et disponibilité sont les maîtres mots de sa fonction d'élu.

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Commune rurale des bords de Vienne en Indre et Loire, Cravant-les-Côteaux est un village orienté vers la viticulture. Depuis 2008, Christophe Baudry, 56 ans aujourd'hui, est à la tête de la municipalité. Sa connaissance du mandat de premier magistrat d'une commune rurale, son attachement à son village et son engagement de maire, offrent une vision de l'évolution de la fonction élective municipale en milieu rural.
 

 

L'actualité récente


Il est le mieux placé pour relayer les préoccupations de ses concitoyens. 

"Si ces derniers temps, le mouvement national des Gilets Jaunes a été au centre des interrogations, nous à Cravant, notre grand débat date d'il y a deux ans, avec le choix du rattachement à une intercommunalité. Avant de passer de la communauté de commune du Bouchardais à celle de Chinon-Vienne-Loire, il a été nécessaire de répondre à l'incompréhension de ce changement administratif et bien expliquer les raisons de notre choix. Ce choix est aujourd'hui accepté et bénéfique dans la vie de tous les jours pour la commune, même si ces transferts de compétences ne sont pas toujours visibles pour les administrés".
 

Moins d'Etat, moins de moyen


Au plus long cours, ce qu'a constaté Christophe Baudry dans ses mandats de maire, c'est le désengagement de l'Etat. La dotation globale de fonctionnement redistribuée par l'état est passée de 100.000 euros à 75.000. 

"Une baisse de 25 % qui rend extrêmement compliqué la construction de notre budget. Par exemple, on a 68 kilomètres de voirie communale à entretenir, des équipements à entretenir, des mises aux normes à réaliser, et tout cela devient très compliqué. En fait, l'état décide, nous met devant le fait accompli et réduit notre possibilité d'investissement. Il ne faut pas s'étonner si le fossé se creuse entre les petites communes rurales et l'Etat. Reste l'idée dans nos campagnes, que l'Etat nous délaisse au profit des agglomérations et le maire rural se retrouve tout seul face aux problèmes de ses administrés."
 


Monsieur le maire, personnage clef du village


La première chose mise en avant quand il évoque sa fonction de maire, c'est le temps et l'écoute. "Le travail de maire, c'est tous les jours, toute l'année pour être à l'écoute des administrés d'abord et ensuite pour s'atteler à la résolution de tous les problèmes rencontrés. Les habitants de ma petite commune ont un profond respect et sont très attachés à la fonction du Maire. Si un écart se creuse entre les politiques et les citoyens dans une petite commune, le maire reste un référent et tout passe par lui."
 

Être maire, demain


"Je crains que nos petites communes aient de plus en plus de mal à fonctionner sachant qu'il y a de plus en plus de compétences qui sont transférées vers l'intercommunalité. Il faut maintenant réfléchir, tout en conservant l'identité de chaque village, à transférer nos budgets à ces intercommunalités à condition qu'elles restent de taille humaine, c'est-à-dire représentative du territoire. Plutôt que d'être 15 élus pour un village de 700 habitants comme nous, il suffirait que l'on soit 3 ou 5 à siéger au conseil communautaire. Déjà aujourd'hui, en tant que maire, je vois bien que je passe de plus en plus de temps à siéger au sein de la communauté de commune. Pour les administrés, du moment qu'ils ont le service et pas d'augmentation trop forte des impôts, ça ne change rien et personne ne sait si l'eau ou les poubelles sont communales ou intercommunales."

  

Passionnément maire


"Être maire, c'est passionnant,  j'adore. Ce qui est compliqué, c'est le temps que cela représente. Pour bien remplir son rôle de maire, il faut être certain d'avoir un investissement sans faille, c'est-à-dire, ne pas compter son temps. Je pense qu'il faudrait limiter à deux le nombre de mandats. Moi, ça fait 10 ans et je vois bien que c'est usant. L'indemnité de maire ne correspond absolument pas au temps passé. Il faut savoir que vous pouvez passer des journées entières à monter des dossiers de demandes de subventions. En même temps en tant qu'élu, vous découvrez de multiples choses que vous ne connaîtriez pas autrement. Être maire, c'est contribuer au bien vivre de chacun et c'est extrêmement gratifiant."


CARTE INTERACTIVE : retrouvez les portraits des maires de nos villages en cliquant sur leur photo.  
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