Confinement : dans le Cher, Jean photographie l'épidémie avec humour

Prendre le contre-pied. S'amuser d'une situation inédite. Sourire de l'épidémie, la tourner en dérision. Mais aussi faire réfléchir. Bienvenue dans le monde de Jean Lecourieux-Bory : photographe atypique du Covid-19 qui vit à Saint-Amand-Montrond (Cher). 
 

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Jean s'est rapidement adapté au télétravail. Chez lui, près de Saint-Amand-Montrond dans le Cher, il photographie quotidiennement l'épidémie de Covid-19. Clichés singuliers, personnels. Une mise en scène de sa propre vision de l'époque que nous traversons.

Il faut que ce soit concret, ce qui m'intéresse c'est la réalité. En regardant, les gens doivent s'identifier à la situation. Si ce que je fais c'est de l'art, je veux qu'il soit engagé et accessible.
Jean Lecourieux-Bory

Une photo, chaque jour. Parfois piquante, souvent belle, toujours drôle, avec un soupçon de satire. Parce que c'est sa patte. La dérision. L'humour. Le second degré. Pour titiller le bon sens. Chatouiller le politiquement correct. Photographe engagé, gentiment sarcastique, partial assumé. Un créatif, critique moderne de l'actualité. 

C'est juste l'interprétation de quelqu'un qui regarde les infos. La mienne en l'occurrence. Je ne suis ni enquêteur, ni journaliste, je reçois simplement l'information. Du coup je me forge un avis. C'est cet avis que je partage, avec mon regard.

Un fond neutre habillé d'un grand drap blanc, quelques projecteurs pour la lumière, des flashs et un appareil photo d'occasion. Puis des accessoires discrets, mais nécessaires. Enfin, un scénario figé d'une histoire qui se raconte en une image.
Son studio photo occupe un coin de son grenier : son antre, sa caverne. Lui, le photographe passionné de modélisme ferroviaire, a pris le train de l'actualité en marche. Son idée a germé quelques jours avant qu'il ne goûte au confinement. La période était trop singulière pour ne pas l'immortaliser. Alors, quand on vit un bout d'histoire, on déclenche ! Réflexe de photographe.

Un mannequin maison

Sous le costume, c'est Valérie, sa femme. Quelques minutes par jour, elle quitte son quotidien pour se transformer en bouteille de bière. Normal ! Et après tout, pourquoi pas?

Deux ou trois directives de son mari suffisent. L'angle de la tête, la disposition des bras et puis une attitude, un regard. Elle rentre immédiatement dans son personnage du jour. Rien d'insurmontable, elle connaît parfaitement son mari... et tout son univers d'ailleurs. Depuis des années, elle habite son monde. 

Retouches indispensables

La photo est prise. C'est la moitié du travail. Il manque la locomotive. Commence alors la retouche sur ordinateur. La réalité n'est pas à la hauteur de l'imagination de Jean alors la machine prend la relève. 

"C'est pour des raisons pratiques. Parfois je veux des mises en scènes impossibles à réaliser avec un seul cliché. Et puis je n'ai rien acheté, tout est fait avec des objets que je possédais déjà. Donc forcément, il faut faire des montages" détaille Jean. 

Pour l'heure, toutes les photos sont visibles sur le compte Facebook de Jean. Mais quand vivre confiné ne sera plus qu'un vague souvenir, il compte bien faire naître cette série. Publier un livre photo? En faire une exposition? Pour l'instant, l'avenir est flou... presque noir. Comme si quelqu'un mettait sa main devant l'objectif. 
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