Vous l'avez peut-être constaté à la caisse, le prix total du panier semble plus élevé depuis le début du confinement. C'est d'autant plus vrai au drive. L'UFC-Que Choisir a mené l'enquête. Quelques produits attirent particulièrement notre attention : les fruits et légumes.
La douloureuse n'a jamais aussi bien porté son nom. A en croire de nombreux internautes, depuis quelques semaines, le passage en caisse se fait davantage ressentir. A l'approche de l'été, la faute principalement aux fruits et légumes.
1€ la courgette d'Espagne. Tu reposes tout doucement le légume car tu croyais que c'était français à ce prix ?
— Peetch' (@nunapeetch) April 16, 2020
Enfin bon en légume de saison j’ai quand même vu des petits choux-fleur à 5€ pièce et des asperges à 17€/kg qu’on vienne pas me dire que les prix n’ont pas augmenté et que s’ils ont augmenté c’est parce que c’est pas des légumes de saison
— Ophélie (@Ophelie_Tll) April 21, 2020
En plus je peux pas me dire je vais acheter des trucs tout préparé pour que ça me coûte moins cher, j’ai appris à mieux manger. Il faut pas que j’abandonne. Le rayon fruit et légume niveau prix ils ont abusé à la mort
— Marleyto (@LauraSR19) April 12, 2020
On en est arrivé au point où un paquet de farine coute plus cher qu’un baril de pétrole ?
— Eloi (@Evergreen_47) April 21, 2020
L'association de consommateurs UFC-Que Choisir publiait, ce mercredi dans le Parisien, une enquête sur la flambée des prix au drive de nos supermarchés. Les fruits et légumes ont vu leur coût bondir en un mois. + 9% en moyenne entre mars et avril 2020. Une hausse encore plus significative sur les fruits et légumes bio, + 12%.
Il faut tout de même être vigilant. Parce que tous les ans, entre le mois de mars et le mois d'avril, on observe une inflation des prix des fruits et légumes. Pas si importante, certes, mais tout de même ! Laurent Grandin, président d'Interfel (Interprofession de la filière des fruits et légumes frais)
Selon l'étude d'UFC-Que choisir, les tomates issues de l'agriculture biologique enregistrent un prix 25% plus élevé en avril qu'en mars de cette année. Elles dominent ce classement. L'explication : l'offre de tomates bio a chuté sur le marché, - 20% en un mois.
"La tomate bio est forcément étrangère. A cette période de l'année, elle doit pousser sous serre, sauf qu'en France cette production est interdite", précise Laurent Grandin.
Toutes les tomates bio actuellement sur les étals sont donc importées et produites à l'étranger. Principalement chez nos voisins italiens et espagnols, et au Maroc. Sauf qu'avec l'épidémie de Covid-19 et le confinement en vigueur dans une majeure partie du monde, les échanges internationaux et le commerce sont limités. Résultat : l'offre diminue, et les prix augmentent.
Le transport, plus onéreux
Les fruits étrangers qui arrivent dans nos frigos sont donc peu nombreux. Ceux qui y parviennent ont voyagé... non sans peine. En effet, depuis le début du confinement, le fret est limité en Europe.
Au Printemps, les transporteurs étrangers ont l'habitude de livrer la France en fraises, courgettes, tomates, pêches, abricots, melons... et de repartir, chargés de marchandises françaises. Or aujourd'hui, notre industrie est à l'arrêt, c'est donc vides que les camions font le chemin du retour. Un cruel manque à gagner pour les entreprises de transport. "Tout cela provoque une hausse de 25% à 30% des frais de transport", se désole le président d'Interfel.
Une consommation de produits français
La hausse du prix du transport pousse les consommateurs à acheter français. Une aubaine pour les producteurs de notre pays sauf qu'en France, le coût de production est plus élevé qu'à l'étranger, les variétés de fruits et légumes souvent de meilleure qualité. Autant de facteurs qui font flamber le ticket de caisse.
D'autres produits cités dans l'étude ont vu leur coût s'envoler. C'est le cas de la farine, du savon, ou encore dernièrement des pâtes.
Des fruits et légumes emballés
L'achat au drive est bien spécifique. Beaucoup de clients, amateurs de cette méthode simple, rapide et moins exposée au virus, ont exigé des produits soigneusement emballés. "Forcément, qui dit fruits et légumes emballés, dit prix plus élevés", conclut Laurent Grandin.
L’UFC-Que Choisir évalue la hausse du panier moyen des Français à 2,5 % depuis le début du confinement.