En Centre-Val de Loire, la fermeture de nombreux commerces depuis le début du confinement a poussé les commerçants à ouvrir leurs magasins en mode "drive".
Il est loin le temps du shopping du samedi... Depuis le début du confinement, les enseignes "non essentielles" ont été priées de tirer le rideau pour une durée indéterminée, et les commerçants peinent désormais à faire perdurer leur activité.
Pour éviter la faillite et répondre aux besoins des citoyens, de plus en plus de producteurs se tournent vers une alternative à la vente en boutique : le drive, un service qui permet aux consommateurs d'être servis tout en restant dans leur voiture.
Jusqu'ici, ce système de commande était preque exclusivement utilisée par les grandes surfaces et les fast-food. Dans la région, la demande est si forte que les drives des supermarchés sont pris d'assaut, et qu'il faut parfois plusieurs jours de délais pour pouvoir récupérer sa commande.
Alors que certains restaurants McDonalds de la région sont les seuls en France à proposer encore leur service de vente à emporter, d'autres modes de consommation, plus locaux et équilibrés, se mettent donc en place.
Se nourrir autrement
Les producteurs du Centre-Val de Loire sont nombreux à avoir opté pour un système de drive. Une initiative d'autant plus pertinente que les maraichers sont particulièrement solicités en cette période de confinement, qui pousse à davantage cuisiner et à consommer des produits de proximité.Pour répondre à la demande, le marché du samedi de Bourges (Cher) s'est transformé en un grand système de drive fermier autour de la Halle au Blé. Depuis le 11 avril dernier, les Berrichons peuvent venir récupérer les produits préalablement commandés auprès de leurs commerçants habituels, tout en respectant les consignes sanitaires.
Chaque jeudi et samedi, les voitures et vélos sont priés de tourner autour de la Halle au Blé dans le sens de circulation indiqué pour pouvoir récupérer les commandes auprès des différents producteurs, qui respectent la distanciation sociale, sont équipés de masques et de gants, et qui incitent à éviter les paiements en espèces.
Une livraison directe dans le coffre du client a aussi été instaurée par les chocolatiers, comme la Maison Mercier à Baugy (Cher), pour répondre aux commandes bien plus nombreuses qu'à la normale durant le week-end de Pâques.
Au début du mois d'avril, un maraicher de Beaulieu-les-Loches (Indre-et-Loir) avait déjà mis en place son système de drive pour pouvoir répondre aux commandes des clients locaux, multipliées par quatre depuis le début du confinement. Une initiative qui a remporté un franc succès dès ses premières heures d'ouverture.
Les besoins du confinement
Si les drives se multiplient dans la région, c'est aussi parce que, depuis le début de la crise sanitaire, les besoins des consommateurs ont évolué.En temps de confinement, les "apprentis cuisiniers" sont plus nombreux, et les "bricoleurs du dimanche" aussi. Depuis le début du mois d'avril, de nombreux magasins de bricolage, fermés à la mi-mars, ouvrent donc un service de drive, comme au "Brico Dépôt" de Villemandeur (Loiret).
L'initiative répond à la demande de ceux qui ont entrepris de grands travaux d'intérieur pendant le confinement, mais peut aussi être source d'ennuis si la partie de bricolage n'est pas jugée "nécessaire". Les matériaux n'étant pas toujours des produits de première nécessité, vous devrez pouvoir justifier votre déplacement vers un drive auprès des forces de l'ordre en cas de contrôle.
Côté activités, la lecture a également le vent en poupe en ce moment, et les amateurs les plus assidus sont déjà en panne d'ouvrages. Fermées depuis le début du confinement, les librairies comme "Les Temps Modernes" dans le centre d'Orléans (Loiret) ou encore "Cultura" à Chambray-lès-Tours (Indre-et-Loire), s'organisent depuis la mi-avril pour proposer des drives de livres.Méfiez-vous de la réouverture des drive bricolage ou des jardineries
— Jean-Luc Aldebarranne. (@jeancyrileforch) April 17, 2020
Pas mal de cas de gens qui achètent et se prennent 135 euros d'amende car de la peinture ou des plantes, ce n'est pas un produit de première nécessité.
incohérence.
Le principe reste le même que pour le secteur alimentaire : appeler, réserver, et venir chercher sa commande. Un système qui commence déjà à inspirer les bibliothèques municipales de la région.
Plus étonnant encore: le projet d'un "drive de dépistage" qui pourrait voir le jour en Centre-Val de Loire sur les parkings des fast-food "Burger King", mis à disposition par le patron régional de la chaîne. Ces espaces, déjà inaugurés dans le 17ème arrondissement de Paris, pourraient servir aux autorités sanitaires afin d'analyser les potentiels malades du Covid-19 grâce à des tests rapides.
Tout en respectant les normes sanitaires, ces initiatives permettent de relancer doucement le service et l'économie locale, en favorisant parfois la découverte des commerces de proximité.