DATA. Réchauffement climatique : quand les agriculteurs produiront des kiwis et des oranges en bord de Loire

Avec le changement climatique, la production des fruits et des légumes en France pourrait être bouleversée dans les prochaines années. C’est la conclusion d’une étude d’AXA Climate.

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Quel sera l’impact du changement climatique sur la production de fruits ? AXA Climate donne de premiers éléments de réponse dans une étude, publiée en mars 2023, en collaboration avec la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits (FNPF). L’assureur s’est concentré sur seize productions réparties sur 25 départements dont le Cher. Sur ce territoire, cinq fruits ont été étudiés : la pomme, le cassis, la framboise, la myrtille et la groseille.

"Les risques pour certaines filières pourraient se multiplier en raison des changements climatiques", dit le compte-rendu qui estime à 31 % les pertes moyennes de production si le réchauffement continue, en se basant sur le scénario "intermédiaire" (SSP2-4.5) du GIEC.

Mais la tendance ne sera pas homogène sur toute la France, toutes les filières et sur toute l’année. Pour en rendre compte, les experts agronomes de l'étude ont mis au point un "score de risques" à partir de plusieurs indicateurs. Pour chaque territoire et chaque filière, les zones de productions se répartissent sur une échelle qui va de "risque faible" à "risque extrême".

Dans le cas d'un scénario plus pessimiste (SSP-8.5), jusqu'à 45% des zones de productions "seront considérées comme à risque extrême ou élevé" en raison des aléas climatique, contre 22% dans la situation de référence.

Ce qui aura des conséquences sur les fruits. " Chaque période correspond à la présence et à la vulnérabilité de telle ou telle culture. Une évolution du climat, parce qu’elle est différenciée en fonction de l’année et des stades phénologiques, aura un impact différent sur une même région, d’une culture à une autre" , explique Vincent Marchal, l’un des agronomes, auteurs de l’étude.

Vagues de chaleur, bilan hydrique, froid, gel, vernalisation, pluviométrie, rayonnement… Pour chaque culture, les scientifiques ont choisi plusieurs critères pour déterminer des "indicateurs de vulnérabilité". "On compare avec le risque que l’on a aujourd’hui. Et on voit comment il évolue", résume Vincent Marchal. Selon l’étude, les agriculteurs du Cher auront plus de difficultés à faire pousser des myrtilles et des framboises. Pour les pommes, la production restera favorable.

Cette étude, commandée par la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits, doit permettre aux professionnels d’anticiper les changements et de faire les bons choix. " Je sais quel médicament utilisé, je saurai quel traitement préventif utiliser", résume Vincent Marchal.

Des changements déjà perceptibles

Dans ses vergers de Saint-Martin d’Auxigny (Cher), Pascal Clavier n’a pas attendu pour anticiper. Sa famille fait pousser des pommes surtout, des poires, des cerises et des pêches. Contrairement à son père et son grand-père, il se dit " dans un tumulte variétal. Chaque année, on va regarder dans nos collections variétales celle qui serait le mieux adaptée à notre environnement. Il n’y en a pas une qui va être waouh".

Il a déjà fait le choix de se passer de certaines variétés, dites nordiques, comme les Cox's Orange, les Elstar, les Belle de Boskoop. Elles seront remplacées par des variétés typiques du sud de la France comme la Gala.

Et s’il faut planter des amandes et des pamplemousses ? "pourquoi pas", répond Pascal Clavier. "Mais on n’en est pas encore là". Contre le manque d’eau, il irrigue ses parcelles grâce au goutte à goutte depuis 1979. C’est un système "qui coute un certain prix mais qui va permettre d’économiser 50% de l’irrigation", commente Vincent Marchal. Cela permet "d’économiser l’eau tout en sécurisant sa production".

Quand Pascal Clavier pense à l’avenir, il veut faire les choses naturellement. "Comment fait-on pour avoir un sol demain plus résilient par rapport à la sécheresse ? On monte son taux de matières organiques. On met plus de rhizosphère en action. On crée des endroits d’évaporation. On fait de la rosée le matin… On utilise la magie de la nature !"

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