Le premier tour de l'élection présidentielle a lieu ce 10 avril 2022, et le 24 avril, la France aura voté pour son prochain président de la République. C'est l'occasion de jeter un œil aux habitudes de votes de la région et de ses bastions locaux.
Le Centre-Val de Loire est, de longue date, une région diversifiée sur le plan politique. Alors que le Parti socialiste et ses alliés tiennent le conseil régional depuis 1998, les différents conseils départementaux sont le plus souvent menés par la droite ou une alliance de centre droit. Mais localement, de vieux équilibres, bousculés par les nouvelles dynamiques des élections municipales de 2020, pourraient changer la donne.
Le Centre-Val de Loire, une région de gauche avec le cœur au centre-droit
Aux élections présidentielles, le vote du Centre-Val de Loire reste sans surprise assez proche du scrutin national, avec une petite prime accordée au candidat de l'UMP, puis de LR. En 2007, Nicolas Sarkozy, crédité de 31,18% des votes exprimés au premier tour, a récolté dans la région un score de 33,66%.
Après 2002, le vote accordé au FN puis au RN a aussi eu tendance à augmenter au cours des années de manière plus significative qu'à l'échelle nationale. Depuis 2007, Marine Le Pen récolte systématiquement un ou deux points de plus en Centre-Val de Loire que dans le reste de la France.
Lors de la dernière élection présidentielle, en 2017, la candidate d'extrême-droite avait bénéficié de 21,3% des votes en France au premier tour, mais de 23,08% en région Centre-Val de Loire. A l'inverse, la gauche réalise des scores plutôt décevant dans la région : Jean-Luc Mélenchon y voit son score amputé d'un point en 2012 et de deux points et demi en 2017.
Bastions historiques et "villes-miroirs"
Mais plus localement, la réalité est très contrastée. Les bastions de droite et de gauche répartis en Centre-Val de Loire représentent un réservoir de vote non négligeable. En 2017, Vierzon et Saint-Pierre-des-Corps, historiquement acquises au Parti communiste, ont largement favorisé Jean-Luc Mélenchon, alors allié au PCF.
A l'inverse, les villes traditionnellement acquises à la droite comme à la gauche, à l'image d'Olivet pour LR et de Blois pour le PS, ont préféré se tourner vers Emmanuel Macron plutôt que vers leur candidat traditionnel, Benoît Hamon, dont le parti peine à se relever de son échec. A Issoudun, ville socialiste depuis 1947, c'est même Marine Le Pen qui arrive en tête avec 22,3% des votes, suivie par Emmanuel Macron (22,13%) et Jean-Luc Mélenchon (21,6%).
Longtemps aux mains de la droite, Châteaudun a même la réputation d'être une "ville-miroir" sur le plan électoral, avec un vote qui colle systématiquement à la tendance nationale depuis plus de vingt ans.
En effet, les résultats, en particulier de second tour, enregistrés à Châteaudun, sont "quasi identiques, parfois à la décimale près" à ceux observés pour le reste du pays, fait observer la mairie, dirigée par le maire divers-gauche Fabien Verdier. Pas forcément d'une rigueur parfaite sur le plan statistique, cette réputation de "ville-miroir" vaut à la cité dunoise un défilé de journalistes français et étrangers à chaque élection présidentielle.
La ville-miroir qu'est Châteaudun intéresse au-delà des frontières de notre pays. En cette dernière semaine de campagne présidentielle des médias espagnol (El Pais) et allemand (ARD) ont fait des reportages à Châteaudun.
Mairie de Châteaudun, communiqué
En 2017, Châteaudun avait en tout cas, comme le reste de la France, placé Emmanuel Macron et Marine Le Pen aux portes du second tour. A trois jours de l'élection présidentielle 2022, il reste à voir si la réputation de la cité dunoise se maintiendra, alors que le scrutin s'avère de plus en plus incertain.