Les élus écologistes de la région alertent sur le débit de la Loire dont le niveau est plus bas qu'en avril 2019. La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) espère que la pluviométrie des jours à venir pourrait faire repartir les niveaux à la hausse.
Après des épisodes de sécheresse et de canicule en 2019, les élus écologistes de la région Centre-Val de Loire craignent de connaître une nouvelle année sèche. Ils s'inquiètent notamment du débit de la Loire relevé à Orléans le 20 avril dernier, encore plus bas qu’il ne l’était le 20 avril 2019 : 80 mètres cubes par seconde contre 106 l’an dernier. Un constat qui peut paraître surprenant puisque l’automne et l’hiver ont été très pluvieux dans notre région.
Une source d'inquiétude majeure
"Le débit de la Loire, ce n’est pas la région Centre", explique Charles Fournier, président du groupe écologiste au conseil régional du Centre-Val de Loire. "Le château d’eau de la Loire, c’est le Massif Central, et là, on a un déficit pluviométrique que l’on n’a pas dans la région et qui est une source d’inquiétude majeure."En 2019, déjà, la gestion de l’eau a posé des difficultés : pendant l’été, la métropole de Tours a dû approvisionner en eau potable des communes comme Vouvray ou Vernou-sur-Brenne. La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) a noté à la mi-août 2019 une "forte dégradation de la situation hydrologique, notamment suite à la canicule de fin juin", qui trouvait aussi son origine dans un manque de pluies depuis septembre 2018.
"La question de l’eau l’été dernier a été cruciale, on s’est retrouvé en stress hydrique majeur, on a dû soutenir le débit en ouvrant les vannes des barrages. On avait atteint la côte d’alerte, le niveau de débit minimum nécessaire notamment pour refroidir les centrales nucléaires", ajoute Charles Fournier.
Le refroidissement des centrales nucléaires
L’eau tirée de la Loire est en effet essentiellement utilisée pour le refroidissement des réacteurs, dans une proportion de 58 à 62 %, toujours selon Charles Fournier :Pour refroidir les réacteurs nucléaires, on prélève de l’eau et on rejette de l’eau plus chaude, qui a une influence sur la qualité des milieux aquatiques. Cela modifie les écosystèmes, il y a des impacts sur ce qui se passe sous l’eau.
Charles Fournier, président du groupe écologiste au conseil régional
Pour les élus écologistes, la baisse temporaire des émissions de gaz à effet de serre n’a pas fait disparaître les risques causés par le dérèglement climatique. Ils ajoutent que la priorité doit être une réduction de la consommation d’eau pour tous les usages et toutes les activités, notamment l’irrigation du maïs en été.
Dans un communiqué daté du 29 avril, le groupe écologiste du conseil régional interpelle le préfet de région pour réunir dès à présent une cellule de crise afin d’anticiper les prises de décisions nécessaires.
Une crise qui n'en est pas une pour les services de l'État
Pour la DREAL (direction régionale de l’environnement), si le débit des rivières est relativement bas pour la saison, une réunion de crise sur le futur étiage, c'est-à-dire la période de l’année où le niveau d’un cours d'eau atteint son point le plus bas, est prématurée.Fabien Pasquet, responsable du service hydrométrie, prévision des étiages, des crues et des inondations à la DREAL l'affirme : "Il est délicat de tirer des conclusions et de se prononcer sur les prévisions de cet été. La pluviométrie du printemps est déterminante, elle pourrait faire repartir les niveaux à la hausse. À titre d’exemple, les crues de 2016 sont arrivés fin mai-début juin... Nous ne sommes pas à l’abris de ce phénomène."