Avec le déconfinement, les dépôts sauvages de masques, gants et lingettes se multiplient dans les communes de la région. Une incivilité qui multiplie les risques environnementaux et sanitaires.
Depuis le 11 mai et la fin des autorisations de sorties, la vie reprend peu à peu dans les communes... Et les dépôts sauvages de déchets se multiplient. En Centre-Val de Loire, comme partout en France, les trottoirs sont salis par une nouvelle sorte de déchets liés à la crise sanitaire : gants, masques et autres lingettes nettoyantes.
Sur les réseaux sociaux, citoyens et associations environnementales ne cessent de poster des photos de trottoirs et de talus pollués par ces déchets. La quantité de dépôts sauvages est telle que le député LR des Alpes-Maritimes, Eric Pauget, a déposé une proposition de loi visant à punir d'une amende de 300 euros les jeteurs de masques sur la voie publique.
A l'heure actuelle, des amendes de 68 euros sont déjà appliquées, lorsqu'un citoyen récidiviste jette son mégot de cigarette ou laisse les crottes de son chien sur la voie publique, mais rien n'a encore été mis en place concernant les masques.1h de footing et encore, je n’ai pas tt photographié.
— Eric PAUGET (@EricPAUGET1) May 19, 2020
Certains de nos concitoyens sont irrespectueux, irresponsables & d’un incivisme égoïste incroyable!
J’espère que le gouv sera sensible à cette nouvelle pollution !
Ma proposition de loi :https://t.co/NqB8MSG31y#incivilités pic.twitter.com/W9C1kbeYmP
Depuis le déconfinement, la métropole de Tours est, elle aussi, touchée par le phénomène.
Nous avons des dépôts sauvages de masques et de gants jetés à même le sol, principalement dans le centre-ville de Tours, et aux arrêts de tramway. Cela n’est pas aussi catastrophique que les images qui circulent sur les réseaux sociaux, mais cette situation reste inadmissible, Jean-Yves Baugé, responsable du service de la propreté urbaine de Tours Métropole
Nous devions leurs distribuer des balais, ils ne méritent pas des masques ces gens. pic.twitter.com/Xq8VDshOrC
— Éboueurs de Paris (@eboueursdeparis) May 14, 2020
Malgré tout, le phénomène reste moins alarmant en Centre-Val de Loire que dans d'autres villes de France. "Comme toute la population porte un masque, il est évident que nous en retrouvons quelques uns sur les trottoirs, mais pas en proportion importante. La quantité reste marginale par rapport aux autres dépôts sauvages", note Sébastien Poncelet, responsable du pôle territorial d'Orléans, en charge de l'espace public, de la voirie et des espaces verts.
Mobilisation des institutions
Beaucoup de citoyens l'ignorent encore, mais jeter un masque chirurgical par terre provoque des conséquences écologiques à long terme, puisque ce déchet mettra 300 à 400 ans à disparaître. Un désastre environnemental d'autant plus craint par les associations que les beaux jours arrivent, et que les sorties sur les plages et en bord de rivière devraient se multiplier dans les semaines à venir. Les dépôts de masques, gants et lingettes viendront donc polluer nos sols, mais aussi nos plages et nos cours d'eau. Depuis quelques semaines, le gouvernement, les communes et associations ont donc multiplié les campagnes de communication en direction des citoyens dans le but de les sensibiliser à la question. Et pour cause : le dépôt sauvage de matériel de protection sanitaire présente un danger écologique, mais aussi sanitaire.
En effet, en étant utilisés comme barrière, les masques deviennent des nids à virus qui risquent de se propager en cas de dépôt sur la voie publique.Jeter les masques, lingettes ou gants usagés au sol, c'est :
— Ministère de l’Écologie (@Ecologie_Gouv) May 27, 2020
❌ polluer de manière visible et invisible notre environnement
❌ contribuer à la propagation du #Covid_19
✅ Soyons #TousMobilisés pour suivre et partager les consignes sanitaires, à voir ici : https://t.co/fXyWY5AdUH pic.twitter.com/aeNgHAUOHC
A Orléans cependant, Sebastien Poncelet estime qu'il n'y a pas besoin de sensibiliser la population à ce stade.
Depuis quelques années, certaines communes ont, de toute façon, décidé de mettre en place des "brigades vertes" ou "brigades anti-incivilités" pour lutter contre les dépôts sauvages. A Tours ou à Orléans par exemple, 5 à 8 agents en civil sont devenus des spécialistes de la traque au jet de déchets.
En plus de leur tournée habituelle, les agents des services de nettoyage passent donc désormais une partie de la journée à ramasser des déchets qui les mettent en danger. "Nos agents ont autre chose à faire que de passer leur temps à ramasser à la pincette des choses dangereuses qui n’ont rien à faire dans les caniveaux.", s'indigne Jean-Yves Baugé.
Une attitude heureusement peu répandue en Centre-Val de Loire, et qui met donc en danger des agents de la propreté des communes, mais aussi les riverains.
Où jeter vos masques, mouchoirs, lingettes et gants usagés
- Pour jeter votre matériel de protection sanitaire, privilégiez un sac poubelle uniquement dédié à cet usage.
- Choisissez un sac poubelle résistant et doté d'un système de fermeture (hanses par exemple).
- Refermez le sac après chaque dépôt.
- Lorsque le sac est rempli, fermez-le bien et stockez-le 24 heures.
- 24 heures après, jetez-le dans votre poubelle classique avec votre ordures ménagères.
Attention : les masques, mouchoirs, lingettes et gants usagés ne doivent pas être jetés dans les poubelles de déchets recyclables (poubelles jaunes). Cette poubelle sert uniquement à recevoir les emballages recyclable, et ne doit pas non plus être utilisée pour des ordures ménagères, encombrants et végétaux.