"C'est un appel au secours", résume Pauline Martin. La présidente de l'association des maires du Loiret a annoncé son intention de porter plainte contre l'État pour "non-assistance à personne en danger". Côté majorité, on parle d'"opportunisme politique".
Il y a peu de chances que cela aboutisse. Mais le symbole est là. Pauline Martin, la présidente de l'association des maires de Loiret, va porter plainte cette semaine contre l'État pour "non-assistance à personne en danger". "Les maires interviennent quand il y a une découverte de décès à domicile", raconte-t-elle. Parfois, on est face à des personnes décédées qui, si elles avaient eu un médecin ne le seraient pas. On perd des gens faute de soins".
L'idée est d'alerter à nouveau sur la situation du département du Loiret. Selon l'INSEE, le département compte 104 médecins pour 100 000 habitants. L'Eure-et-Loir en compte 90, l'Indre-et-Loire 159. "C'était un petit peu contre nature pour des collectivités d'aller investir dans des maisons de santé. Mais on l'a fait avec notre conscience d'élus locaux et avec la volonté de pouvoir accueillir des professionnels de santé dans les meilleures conditions. À un moment donné, on a fait le tour de la question. Or, le patient qui n'a pas de médecin, le premier interlocuteur sera le maire", assure le maire LR de Meung-sur-Loire.
La transformation du centre hospitalier régional d'Orléans en hôpital universitaire est un pas dans la bonne direction. Mais il faudra attendre longtemps avant d'en voir les effets. L'élue souhaite une aide accrue de l'État sur le court terme. Cela passe par une révision du zonage. Cette carte, éditée par l'Agence Régionale de Santé, désigne les territoires qui recevront des aides supplémentaires car moins dotés en médecin.
"Opportunisme politique"
Très impliquée quand il s'agit des questions de santé, Stéphanie Rist, députée Renaissance, se dit surprise par ce projet de plainte."Quand on obtient un centre hospitalier universitaire qui était attendu depuis autant de temps, c'est un peu étonnant de dire que l'État n'est pas au rendez-vous", s'interroge la députée de la 1ère circonscription du Loiret.
Pour elle, cette alerte n'est pas nécessaire. "Il n'y a pas en parallèle de ça, une baguette magique qui permettrait de se dire "ah oui, on ne s'était pas rendu compte". Depuis qu'on est arrivés, nous nous sommes rendu compte de la difficulté". Et d'évoquer la fin du numerus clausus et le vote de deux lois. La première concerne le plafonnement de la rémunération de l'intérim médical. La seconde porte sur l'accès direct à certains professionnels comme les infirmiers en pratique avancée, aux kinésithérapeutes et aux orthophonistes.
Stéphanie Rist estime qu'il s'agit d'opportunisme politique, "quelques semaines avant des élections sénatoriales". "Le sujet c’est comment, tous ensemble, on poursuit l'amélioration de l'accès aux soins". Selon l'association des maires du Loiret, 79 communes ou intercommunalités s'associent à cette plainte.