Un médecin du centre hospitalier de La Loupe (Eure-et-Loir) est accusé par le personnel de santé de maltraitances et d'humiliation. Trois plaintes ont été déposées et une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Chartres.
La colère monte chez une partie des soignants du centre hospitalier de La Loupe, en Eure-et-Loir. Depuis plusieurs semaines, ils dénoncent le comportement d'un médecin gériatrique qui ferait vivre un enfer aux équipes : "Il a des mots vraiment très durs. Il nous a déjà dit qu'il allait 'sortir la kalash'. Plusieurs infimières ont pleuré. Il menace de nous faire virer, il nous dit que des têtes vont tomber", raconte Séverine Caillaud, agent hospitalière du syndicat CGT.
Plusieurs plaintes ont été déposées, avec constitution de partie civile, à l'encontre de ce médecin par des professionnels de santé, mais également des familles de patients qui l'accusent de négligence.
Des procédures qui s'ajoutent à une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Chartres, il y a plus d'un an, pour des accusations similaires : "Tout cela aurait déjà dû conduire à l'éviction de ce médecin ou au moins à sa suspension. La direction aurait dû prendre des mesures, mais rien n'a été fait", estime Me Haiba Ouaissi, l'avocat des parties civiles.
La direction pointée du doigt
Au-delà du comportement de ce docteur, une partie des agents de l'hôpital dénoncent également l'inaction de la direction dans ce dossier. Depuis le 6 juin, certains professionnels sont en grève illimitée pour dénoncer cette situation, mais également pour alerter sur la fermeture de lits et le manque de moyens au sein du centre hospitalier.
Réunis ce 13 juin devant l'établissement de santé pour manifester, les syndicats ont recontré la direction et assurent avoir évoqué le cas de ce docteur, sans succès : "On a beau poser les arguments, ils défendent clairement le médecin. Les soignants, les résidents et les patients passent en dernier, comme d'habitude", s'agace Nathalie Thierrée, du syndicat Force ouvrière.
Contactée à plusieurs reprises, la direction n'a pas répondu à nos sollicitations.