Quatre médecins sont visés par des enquêtes disciplinaires en Eure-et-Loir pour avoir traité des patients atteints de covid-19 avec de l'hydroxychloroquine ces dernières années. lls risquent une condamnation pouvant aller jusqu'à la radiation de l'Ordre.
Le conseil de l'Ordre des médecins d'Eure-et-Loir hausse le ton. Selon nos informations, l'instance a lancé plusieurs enquêtes disciplinaires à l'encontre de quatre médecins généralistes du département pour avoir prescrit de l'hydroxychloroquine (ou des médicaments semblables) à des patients, dont des mineurs, atteints de la Covid 19.
"Certains médecins ont persisté deux ans après l'avis défavorable de l'agence du médicament et de l'OMS", précise une source du monde médical. "C'est gravissime ! On ne peut pas donner un traitement, sans protocole, avec un médicament qui contient une molécule potentiellement dangereuse". Selon lui, "ces gens ont reçu des essais sauvage".
Fin de non-recevoir
Qui sont ces médecins ? Pour l'heure, impossible à savoir. France 3 Centre-Val de Loire s'est rapprochée du Conseil de l'Ordre des médecins d'Eure-et-Loir qui n'a pas souhaité faire de commentaire, expliquant "ne pas pouvoir s'exprimer sur une instruction en cours".
Même réponse du côté de Maître Carlo Alberto Busa l'avocat connu pour ses positions anti-vaccins et qui défend l'un des praticiens : "Nous n'avons aucune déclaration à faire.", a-t-il rétorqué au téléphone.
Aucune recommandation en Europe
Si ces médecins sont visés par leur Ordre, c'est parce que l'hydroxychloroquine est toujours déconseillée dans le traitement contre la Covid-19. Dès le 23 octobre 2020, l'agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) refusait au professeur Didier Raoult une autorisation temporaire pour prescrire de l'hydroxychloroquine dans le cadre de l'épidémie de Coronavirus.
Depuis, aucune étude n'a pu démontrer une quelquonque efficacité de ce médicament contre la Covid 19, qui permet notamment de soigner l'arthrite : "Nous rappelons que ces médicaments sont fortement déconseillés dans ces indications, chez l’adulte ou l’enfant", rappelle sur son site l'ASNM, précisant que leur "utilisation expose les patients à de potentiels effets indésirables qui peuvent être graves."
Les données publiées à ce jour chez l’adulte continuent de montrer que ces molécules n’ont pas de bénéfice clinique dans la prise en charge de cette pathologie et il n’existe pas de donnée sur leur utilisation contre le Covid-19 chez l’enfant.
Agence nationale de la sécurité du médicament (ASNM)