Intitulée "Engageons-nous contre la haine en ligne", la tribune parue dans Le Monde a été signée par 245 parlementaires, dont 12 élus régionaux.
Ils en sont les spectateurs comme les cibles : 245 parlementaires ont signé une tribune contre la haine en ligne dans le journal Le Monde.
Parmi eux, nos députés Sophie Auconie, Philippe Chalumeau, Fabienne Colboc, François Cormier-Bouligeon, Marianne Dubois, Caroline Janvier, François Jolivet, Guillaume Kasbarian, Loïc Kervran, Daniel Labaronne, Stéphanie Rist et Sabine Thillaye.
NOUS NOUS ENGAGEONS CONTRE LA HAINE EN LIGNE #racisme #antisémitisme #sexisme #islamophobie #négationnisme #homophobie... Je vous invite à lire cette tribune publiée par le journal Le Monde dont je suis signataire avec 244 autres parlementaires. https://t.co/S0ogNRe7w4
— Labaronne Daniel (@LabaronneDaniel) 27 janvier 2019
Le Droit trop vite contourné
Les signataires prennent l'exemple d'un site raciste, sexiste et négationniste : Démocratieparticipative.biz. Bloqué par la Justice en novembre 2018 en raison de ses contenus haineux particulièrement violent, il est pourtant réapparu sur la toile il y a quelques jours.
"Un simple changement de nom de domaine et d’hébergeur a permis de contourner l’interdiction. Ce faisant, le site se retrouve désormais hors de portée de toute juridiction européenne", constatent les 245 députés. Ils souhaitent faire évoluer le droit français qui, pour le moment "court après la technologie et [dont] les contournements sont trop nombreux et trop faciles."
Les GAFAM endormis
Ils souhaitent associer à leur projet les grandes entreprises du numérique et des résaux sociaux, dont les fameux GAFAM. "Depuis longtemps, ils ont montré leur capacité à agir sur des contenus pédopornographiques ou sur les atteintes au droit d’auteur" avance prudemment le texte.
Car les réseaux sociaux, Facebook et Twitter en première ligne, sont en revanche régulièrement critiqués pour leur passivité face aux contenus haineux de toutes sortes.
Il y a 2 ans, par exemple, la page Facebook de France 3 Nord-Pas-de-Calais est noyée sous les commentaires joyeux après un article annonçant la mort d'un jeune migrant. "C’est très difficile à maîtriser juridiquement. Ça dépend du bon vouloir des sociétés, nous n’avons aucun moyen de pression et Facebook fait la sourde oreille" expliquait alors Jean-Pierre Valensi, procureur de Boulogne, qui avait ouvert une enquête.
Plus récemment, c'est le candidat à l'Eurovision Bilal Hassani qui était victime d'une campagne de haine sur les réseaux sociaux, qui se poursuit toujours. Deux députés signataires de la tribune avaient appelé Twitter à plus de fermeté.
Face à l'ampleur du cyber-harcèlement auquel est confronté @iambilalhassani, qui témoigne des violences psychologiques ordinaires subies par les jeunes #LGBT+ sur les réseaux sociaux, nous demandons avec @GabrielServille que @TwitterFrance soit plus ferme et plus réactif. pic.twitter.com/g4lygE67EV
— Raphaël Gérard (@RaphaelGerard17) 15 novembre 2018
En septembre 2018, un rapport parlementaire proposait déjà de contraindre les plateformes à supprimer les contenus racistes et antisémites dans les 24h suivant un signalement.