Pour Jean-Christophe Arnaud, directeur de Dreamhack France, la région a le potentiel pour devenir un vrai pôle du sport électronique.
Il y a quelques jours, le Syndicat National du Jeu Vidéo a rendu public son dernier baromètre annuel du jeu vidéo. Entre autres thématiques est abordée celle de l'e-sport, ou sport électronique, des compétitions de jeu vidéo via des réseaux locaux ou sur internet. La discipline compte désormais des athlètes professionnels, qui s'entraînent plusieurs heures par jour et gagnent leur vie grâce aux compétitions.
La SNJV note en France un "engouement modéré" du côté de la production de jeux consacrés à l'E-sport. Pourtant, la discipline rencontre un succès grandissant auprès du public et commence à être vue comme un secteur porteur.
La région Centre a lancé en septembre une étude "pour identifier et cartographier les acteurs régionaux qui participent, ou seront amenés à participer, à ce nouvel écosystème.", qualifiant l'e-sport "d'activité économique prometteuse."
Tours, capitale de l'e-sport ?
France 3 s'est entretenu avec Jean-Christophe Arnaud, président de DreamHack France. L'entreprise organise à Tours depuis plusieurs années l'immense événement digital du même nom, célèbre notamment pour ses tournois d'E-sport.
- Est-ce qu'il y a un terreau dans la région pour l'e-sport ?
"De la même façon qu'Angoulême est la capitale de la BD, nous, on souhaiterait que Tours soit la capitale de l'e-sport en France." Le ton est donné, et les paris lancés. Pour Jean-Christophe Arnaud, pas question de délocaliser : l'e-sport, ce sera ici, même si on lui a proposé parfois "des ponts en or pour déménager la Dreamhack, par exemple."
"On a déjà des entreprises dédiée à l'e-sport parmi les plus grosses de France, c'est une bonne base" ajoute celui qui sur les réseaux se présente comme un "Gaming evangelist".
- Quand on entend parler d'investir dans l'e-sport, concrètement, on investit dans quoi ?
On peut aussi commencer à réfléchir en amont. Créer un cursus dédié à l'e-sport sur le modèle d'une formation sport-études serait une piste. D'autant que l'e-sport fait intervenir toute une gamme de métiers : casteur, cadreur, masseur, coach, commercial... Il y a des formules à imaginer. Si on veut créer un bassin pour l'e-sport, il faut créer tout l'écosystème"
- Quels avantages y a-t-il à investir dans l'e-sport ?
Mais attention au cliché ! Les gamers sont un public très ouverts, issus souvent du milieu CSP+ et avides de cultures. Ils aiment le cinéma, les livres... En les attirant, on crée des retombées vers d'autres secteurs."
- Les efforts de la région s'inscrivent-ils dans une dynamique nationale ?
Mais la région Centre est la toute première à s'impliquer de cette manière en faveur de l'e-sport. L'étude en cours a été faite de manière très sérieuse, sur un échantillon de plus de mille personnes et mené par un cabinet spécialisé. De même pour la métropole ou même la ville de Tours, avec qui on discute pour pérénniser la DreamHack : les enjeux ont vraiment été compris."