E-Sport. "Ils peuvent gagner beaucoup d'argent." League of Legends ou FIFA, le nombre de professionnels et de supporters continue d'exploser

Comme partout en France, l'e-sport continue de gagner du terrain en Nouvelle-Aquitaine. Pour la première fois, un tournoi est organisé à Mont-de-Marsan, dans les Landes, jusqu'au 3 novembre, regroupant amateurs et avertis. Avec plus de 11 millions de supporters en France, le secteur de l'e-sport ne cesse de croître.

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Les yeux rivés sur son écran, Mohamad ne lâche pas du regard la partie de football qu'il s'apprête à remporter. "J'aimerais des adversaires à ma taille... 4-0", chambre-t-il. "Je fais exprès de lui laisser une chance", s'empresse de réagir Maël, son concurrent, piqué dans son égo. Si les deux jeunes garçons de 12 et 13 ans sont venus participer au premier tournoi d'e-sport organisé à Mont-de-Marsan, dans les Landes, pour s'amuser, d'autres abordent le rendez-vous comme une véritable compétition sportive.

"On peut s'entraider"

Plus loin, les sourcils froncés et la mine concentrée, Gabriel Moulia manie sa manette avec agilité."Je m'entraîne une dizaine d'heures par semaine, mais pour de vrais joueurs professionnels ça peut monter jusqu'à cinquante heures facile." Lui a rejoint la compétition en 2018, date de la sortie du jeu qu'il pratique depuis maintenant six ans, Super Smash Bro Ultimate. 

Comme c'est un jeu de combat c'est un petit peu exigeant, il y a beaucoup de notions à retenir.

Gabriel Moulia

Joueur professionnel

Lorsqu'il a débuté, Gabriel a d'abord rejoint des "petites communautés" de joueurs "qui ont grandi avec les années". S'il participe à des tournois "en présentiel", c'est d'abord pour partager le jeu aux côtés "des meilleurs joueurs", pour "renforcer du lien et créer un cercle social". "On peut tous s'entraider."L'entraide, mais aussi la recherche d'un véritable esprit de compétition. À 13 ans, Maël a commencé les tournois il y a à peine un an. "Au début, j'avais du mal, car j'affrontais seulement mes parents et c'était facile", ricane le jeune joueur. "Après, c'était plus dur et j'aime ça." 

Ce premier évènement organisé à Mont-de-Marsan mélange tous les âges et tous les niveaux. "Il s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux jeux vidéos", glisse Antoine Pastel, l'un des organisateurs. Et les curieux sont nombreux. "Il y a un très grand engouement. On essaie de faire évoluer ça dans les Landes. On a commencé par de petits tournois chez nous en 2019 avant d'avoir de grandes salles comme ça", glisse-t-il.

Dans les Landes comme partout en France, l'e-sport connaît un essor considérable. En 2023, selon un baromètre publié par l'association France Esports, le nombre de fans d’e-sport atteint les 11,7 millions sur tout le territoire. Ce chiffre regroupe aussi bien les amateurs participant à des compétitions que les spectateurs des événements e-sportifs.

300 réservations en une semaine

Malgré l'émergence du secteur et la concurrence rude avec les pays asiatiques, très implantés dans ce monde de l'e-sport, la France comptait, en 2023, environ 300 joueurs d'e-sport professionnels. Ces athlètes, des joueurs sous contrat avec des équipes, participent régulièrement à des compétitions de haut niveau et génèrent souvent des revenus grâce aux tournois et à d'autres sources comme le sponsoring.

"Ils peuvent gagner beaucoup d'argent lors des meilleures compétitions mondiales, des millions, détaille Antoine Pastel. C'est comme au foot, il y a aussi un système de mercato où on échange les joueurs à coups d'achats et de revente." Si ici, le premier prix était de 1 000 euros, en moyenne, un professionnel en France gagne entre 1 500 euros et 3 000 euros.

Si les professionnels sont encore très peu en France, les supporters, eux, sont déjà légion : 11,7 millions en 2023. Ce public qui suit de plus en plus les compétitions et les athlètes, renforce l'écosystème des équipes et des ligues nationales et internationales.

À Bordeaux par exemple, les amateurs de League of Legends se sont réunis ce samedi 2 novembre au cinéma Mégarama pour suivre, en direct, la finale mondiale. "À midi, 300 personnes avaient réservé sur une capacité de 450 places et alors qu'on a mis en vente les places que la semaine dernière", indique le directeur du cinéma, François Garcès. À titre comparatif, la diffusion du concert de Mylène Farmer avait amené 500 réservations avec trois mois de mise en vente.

11,7 millions de supporters

C'est la deuxième fois que l'établissement organise ce type d'évènement. "On n'est que quelques salles en France à le faire, ce ne sont pas des choses qu’on a l’habitude de voir. Il y a une vraie communauté autour de cette discipline."

Une communauté où tous les profils se mélangent. "On pourrait penser que ce sont surtout des adolescents, mais au milieu, il y a aussi les pères de famille qui s'intéressent. Ça va de quinze à quarante-cinq ans", développe François Garcès. 

Ça nous permet d’accueillir un public qui ne vient pas si souvent que ça au cinéma, leur redonner le goût de la salle au travers d’un programme qui leur parle.

François Garcès

directeur du Megarama de Bordeaux

En Nouvelle-Aquitaine, l’e-sport se développe rapidement, soutenu par plusieurs associations et initiatives visant à encadrer les jeunes talents et les athlètes en devenir. À Bordeaux, l’école EGS Academy, par exemple, s'impose comme un acteur clé en offrant aux jeunes de 17 à 25 ans un encadrement complet pour construire une carrière compétitive via des programmes de coaching. Des ateliers de sensibilisation sont également proposés aux plus jeunes afin de promouvoir une pratique saine et équilibrée du jeu vidéo.

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Un premier tournois d'e-sport est organisé à Mont-de-Marsan, dans les Landes. ©A. Perrin France 3 Aquitaine

L'association ELEVEN Esport, bien implantée en Nouvelle-Aquitaine, contribue également à l’essor de la discipline dans la région. Elle organise des événements et propose des formations sur des jeux, avec pour objectif de former la future génération de compétiteurs et de créer des équipes locales pour des compétitions d’envergure.

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