Elections européennes : les territoires ruraux votent-ils vraiment plus pour le Rassemblement National ?

En région Centre-Val de Loire, l'équation vote rural et vote d'extrême-droite s'est globalement vérifiée. De ces élections européennes s'est dégagé un vote nuancé par les seules métropoles. 

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Un vote homogénéisé pour le Rassemblement National, uniquement nuancé par les métropoles. C'est le motif qui se détache en région Centre-Val de Loire au lendemain des élections européennes. En 2014, déjà, le vote était majoritairement partagé entre l'UMP et le Front National. 

Cette année, le Front National se classe premier, avec 25.42% des votes exprimés. Juste derrière, LREM avec 21.55%. Avec les écologistes en troisième place, la région se calque sur la tendance nationale.
 

Le vote RN et la ruralité : un mariage consommé


Depuis le début des années 2000, les sociologues étudient la progression du parti d'extrême-droite, incarné par Jean-Marie puis Marine Le Pen, dans les zones rurales. "Le FN parle aux chômeurs et aux déshérités, chose qu’une partie de la gauche a arrêté de faire" analyse le politologue Pierre Allorant.

Isolées, ces régions accumulent des freins sociologiques (précarité, manque d'équipements, retrait des services de l'État...) et un sentiment de frustration qui a culminé avec la présidence d'Emmanuel Macron. Catalogué comme le président des riches et des urbains, déconnecté de la France des territoires, le fondateur du parti LREM n'a certainement pas résorbé une fracture électorale de plus en plus nette. 

En région Centre-Val de Loire, la carte du vote Front National rencontre de plein fouet celle des zones rurales. A échelle régionale, c'est même visuellement très explicite. En bleu foncé, le vote RN. Le violet clair représente le vote LREM. 
 


Dans nos départements : les métropoles, seules résistantes


Plongée dans les départements, où la situation se précise sans jamais changer.
 
  • Dans le Loiret, le seul véritable bastion LREM un peu solide se trouve dans la métropole orléanaise, étirée vers Beaugency. Le vote RN a grignoté les autres aires urbaines du département : Pithiviers, Gien ou encore Montargis sont bleu marine. Une petite anomalie : Le Charme, seule commune de la région où Debout La France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan, est majoritaire. Aucun signe des écologistes sur la carte.
 
  • Même trame en Indre-et-Loire, peut-être le département le plus partagé. LREM emporte ce qui n'est pas d'extrême-droite, sur des localisations sans suspense. De Tours jusqu'à Amboise, c'est la part belle au parti présidentiel. Les autres bastions qui apparaissent sont à Bourgueil, et Chinon. Au Sud du département, la zone qui n'entre pas dans le cadre : les alentours de Boussay restent dans le giron d'En Marche. 
  
  • Dans le Cher, l'Eure-et-Loir et le Loir-et-Cher, la fracture urbain/rural ne se ressent plus que sur les pôles urbains les plus saillants. Dans le Loir-et-Cher, En Marche fait recette à Blois, déjà plus faiblement autour de Vendôme et aucunement à Romorantin. Dans le Cher, Bourges est le seul tenant de l'effet Macron, abandonnant au Rassemblement National Vierzon et ses alentours, ainsi que Saint-Amand-Montrond. Même son de cloche en Eure-et-Loir : Dreux, Nogent-le-Rotrou et Châteaudun ont mis Jordan Bardella en tête, laissant à Nathalie Loiseau la métropole de Chartres. 
 
  • Dans l'Indre, département le plus rural et le moins peuplé de la région, rien n'a été laissé aux adversaires de l'ex-Front National. LREM grignote quelques territoires épars, mais Issoudun, Châteauroux ou encore Le Blanc sont sous pavillon bleu foncé. 

Certes, le Rassemblement National profite du mode de scrutin à la proportionnelle qui régit les élections européennes. Mais le vote RN, qui s'est réellement implanté dans les campagnes à partir de 2002, remonte maintenant le long des petites aires urbaines. "La France la plus défavorisée s’est rendue aux urnes et cela a profité au RN", conclut Pierre Allorant. 
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