À Chartres, les ambulanciers du SMUR se joignent au mouvement de grève national pour dénoncer leur absence du Ségur

En l'état, les ambulanciers hospitaliers ne bénéficieront pas des revalorisations du Ségur de la santé. Au contraire des aides-soignants, leur statut ne leur permet pas cette reconnaissance malgré leur activité pendant la crise. Le service SMUR de l'hôpital de Chartres se joint au mouvement.

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Le mouvement est national et le SMUR (Structure mobile d’urgence et de réanimation) du Centre hospitalier de Chartres s’y joint. Depuis ce 8 juillet 2021, le service est en grève pour dénoncer le manque de reconnaissance de son statut. "C’est très important de souligner que c’est un mouvement national et que nous n’avons absolument rien à reprocher à l’établissement", précise Uldrick Morice, ambulancier hospitalier au sein du SMUR de Chartres. 

En effet, depuis le 1er juillet 2021, de nombreux services SMUR sont en grève sur tout le territoire français. "Il y a clairement un manque de reconnaissance, explique Uldrick Morice. Aujourd’hui nous sommes classés en catégorie C , dite Ouvrière hospitalière, mais nous demandons une requalification en catégorie B, soit être rattaché à la filière soignante." Et l’enjeu est de taille : la catégorie C, dont fait partie les ambulanciers hospitaliers ne seront pas concernés par le Ségur de la Santé qui prévoit une revalorisation du personnel soignant.

"Nous ne sommes pas des chauffeurs"

Pourtant, au même titre que le reste du personnel soignant, les ambulanciers hospitaliers étaient en première ligne lors de la crise sanitaire. "Lors de nombreuses allocutions ou dans les médias, on nous a remercié pour notre travail, on nous a dit qu’on était en première ligne avec un rôle déterminant, se rappelle Alix Baillif, lui aussi gréviste. C’est bien beau de valoriser verbalement, mais il faut des actions." En Eure-et-Loir, seul l’hôpital de Chartres dispose d’un service SMUR avec des ambulanciers diplômés d’État. Ce statut particulier fait qu’ils ne seront pas considérés comme leurs confrères du département qui, eux sont catégorisés comme aide-soignant et auront droit aux revalorisations du Ségur.

Mais la revalorisation salariale n’est pas le seul enjeu. Cela donne également accès à la reconnaissance du statut de personnel "actif" et non "sédentaire",  comme c’est le cas aujourd’hui. Une incohérence pour Alix Baillif : "Aujourd’hui, notre retraite arrive vers 62 ans. Le statut "actif" permet de prendre sa retraite à 55 ans. C’est déterminant, y compris pour la qualité du travail, car quand on arrive à un certain âge, le métier peut être physiquement très compliqué."

Le mal est même plus profond que cela, les ambulanciers hospitaliers du SMUR sentent un vrai manque de reconnaissance de leur profession au-delà de la classification. "Nous demandons également la suppression de la mention "conducteur hospitalier". Cela revient à nous considérer comme des chauffeurs alors que nous avons une vraie mission d’assistance médicale auprès des patients", revendique Uldrick Morice.

En grève jusqu'à être entendu

Si le préavis de grève déposé est illimité, le SMUR de Chartres tient à rassurer les patients: "Nous assurons notre travail de la même manière que d’habitude, nous considérons que nos demandes ne doivent avoir aucun impact sur les patients." Pour le moment, ils n’ont pas été entendus. "Une tentative de dialogue a été entamée avec la Direction générale de l’offre soignante, mais on nous a directement dit non", regrette Uldrick Morice. 

L'ambulancier hospitalier reste positif. Les Smuristes ont reçu le soutien des syndicats (FO, CGT et CFDT) et de leur établissement. "Le président de la commission médicale des soins, Pierre Kalfon, nous a reçu et nous a donné son soutien total, indique-t-il, reconnaissant. Il va même faire remonter nos demandes." Une vague de courriers vient également d’être envoyée par le SMUR de Chartres, en espérant être entendu. Parmi les destinataires : le ministre de la Santé, Olivier Véran, le député d’Eure-et-Loir, Philippe Vigier, le maire de Chartres, Jean-Pierre Gorges, la Haute Autorité de Santé, l’Agence Régionale de Santé du Centre-Val de Loire ou encore la préfète d’Eure-et-Loir. 

En attendant que les choses bougent, les ambulanciers hospitaliers de Chartres se préparent à affronter une éventuelle 4e vague de Covid-19. "Si on pouvait être un petit peu reconnus, ce serait un peu de baume au cœur pour nous aider à surmonter ça", espère Uldrick Morice. Comme tout le personnel soignant, les ambulanciers hospitaliers - à Chartres, comme ailleurs - assureront, quoi qu’il arrive, leur mission.

 

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