Des policiers et pompiers visés par des tirs de mortier pendant deux nuits à Chartres

Des pompiers et policiers ont essuyé des tirs de mortiers dans la nuit du 14 au 15 juillet, puis la nuit dernière entre dimanche et lundi. S’il n’y a pas eu de blessés, la préfecture d’Eure-et-Loir a sollicité des renforts dans le quartier Madeleine pour assurer "la tranquillité publique" des prochaines nuits.

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Les habitants du quartier de la Madeleine, à Chartres, ont eu la surprise d’entendre des feux d’artifice la nuit dernière, entre le dimanche 17 et le lundi 18 juillet, à partir de 2 h du matin comme le raconte L’Echo Républicain.

Ces fusées ont provoqué des incendies. Venus notamment éteindre un feu de scooter, les pompiers ont vu des individus qui "attendaient encagoulés", raconte Loïc Berthelom, représentant du personnel et délégué CGT du Service départemental d'incendie et de secours d’Eure-et-Loir (SDIS 28). Il n'était pas présent sur place mais a eu des retours de ses collègues qui sont intervenus.

Les pompiers ainsi que les policiers qui les escortaient ont alors essuyé des tirs de mortiers, c'est-à-dire des engins utilisés normalement pour des feux d'artifice mais dont l'usage est détourné pour servir d'armes. Heureusement, aucun blessé n’est à déplorer.

Des violences trois jours avant

Ce n’était pas la première nuit de violences urbaines puisqu’entre le 14 et le 15 juillet, des tirs de mortiers avaient également été constatés dans le quartier de la Madeleine, ainsi que dans la ville voisine de Mainvilliers.

Si les soldats du feu ont désormais l’habitude d’être escortés par des policiers et de recevoir parfois des caillasses dans certains secteurs, Loïc Berthelom ne s’attendait pas forcément à un guet-apens contre les pompiers dans l'agglomération chartraine. "Sur Chartres, ce type de situation n’est pas trop habituel", précise-t-il. Mis à part une agression il y a trois mois, il assure que les pompiers n'ont pas été victimes ces dernières années d'attaque ou d'embuscade.

La police nationale avait cependant prévenu les pompiers que les jeunes préparaient quelque chose et des mesures avaient été prises par les pompiers "pour sortir le minimum d’effectifs et de matériel"  et pouvoir repartir rapidement en cas de problème.

Le délégué syndical attend désormais "de savoir quelles actions seront menées pour les prochaines fois, si la direction met tout en place pour assurer la sécurité" de ses collègues.

Pourquoi maintenant ?

Si ce phénomène est récurrent autour du 14 juillet, il l’est moins plusieurs jours après. Pourquoi maintenant ? "On savait que dans ce quartier, beaucoup de mortiers avaient été achetés sur Internet on savait qu’il y avait des stocks", explique Françoise Souliman, la préfète d’Eure-et-Loir. Malgré les arrêtés qu’elle prend pour interdire la vente des feux d’artifice, il est en effet possible de les acheter sur le web où il n’y a pas de réglementation.

Pour éviter des violences et des incendies importants, un important dispositif policier avait donc été déployé pour le 14 juillet. Freinés dans leur action et en possession d’un stock de mortiers, les jeunes auraient donc voulu les utiliser un peu plus tard, et pour certains en découdre avec les forces de l’ordre.

Plusieurs personnes ont été interpelées et une enquête est en cours pour tenter de déterminer le rôle de chacune.

Réponse graduée

La préfecture a d’ores et déjà prévu une augmentation des effectifs pour les nuits à venir. Françoise Souliman prévoit une "réponse graduée" à savoir des renforts d’Eure-et-Loir et de brigades anti-criminalité d’autres départements qui seront présents dès ce lundi soir.

Si besoin, elle peut aussi faire appel à des CRS spécialisés dans les violences urbaines qui peuvent intervenir en moins d’une heure. "On va faire en sorte que les gens puissent se reposer en sécurité", assure-t-elle.

Les dernières échauffourées avec tirs de mortiers à Chartres remontent à avril dernier où ces CRS spécialisés étaient intervenus dans ce quartier de la Madeleine.

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