Quentin Guillemain, élu municipal d'opposition écologiste, a déposé plainte contre le promoteur immobilier Philippe Bourguignon, le 7 décembre. Il l'accuse de l'avoir "violemment" agressé. Le promoteur reconnait avoir voulu le "repousser".
C'est un nouvel épisode dans l'affaire des marronniers de Chartres. Ce mercredi 7 décembre, en milieu d'après-midi, le promoteur immobilier Philippe Bourguignon a attrapé par le col l'élu écologiste Quentin Guillemain pour le faire partir du terrain sur lequel doit être construit un projet immobilier.
"Je suis passé devant le parking et j'ai vu que Monsieur Bourguignon était là, ce qui est plutôt rare, car il habite à Paris, j'ai donc fait demi-tour pour le saluer et discuter avec lui" affirme l'élu qui accuse le promoteur de l'avoir ensuite "violement" agressé : "J'ai fait deux mètres sur le parking et il est devenu fou. Il m'a agrippé par le col et m'a bousculé sur vingt mètres en m'insultant."
Le promoteur assume
Contacté, le promoteur explique avoir "repoussé" l'élu écologiste pour le faire sortir du terrain. "Ce monsieur ne connaît pas la propriété privée, je l'ai donc fait partir". Il confirme également l'avoir insulté : "Je lui ai dit, très précisément : je t'emmerde, connard".
Par communiqué de presse, Quentin Guillemain a annoncé avoir porté plainte contre le promoteur immobilier et ajoute : "Les agissements dont j'ai été victime, qui n'ont comme objectif que de nous faire taire et de nous impressionner, ne me feront reculer d'aucune façon sur mes convictions".
Philippe Bourguignon, qui a également porté plainte en septembre contre Quentin Guillemain pour violation de propriété privée, ironise: "Il a porté plainte ? Très bien, je pourrais répéter ce que je pense de lui. Franchement, ce monsieur ne m'intéresse pas".
Une longue bataille autour des marronniers
Cet événement s'inscrit dans un contexte de fortes tensions entre le promoteur et les opposants. Pendant des mois, ces derniers ont organisé un sit-in sur le terrain, rue de la Courtille, où doit être construit le projet immobilier porté par Philippe Bourguignon.
Au cœur des désaccords, l'abattage de trois marronniers centenaires que les opposants voient comme un symbole de la "bétonisation" de la ville de Chartres. Le promoteur argue quant à lui que ces arbres peuvent devenir '"dangereux" et tomber sur des gens.
Fin septembre 2022, la justice a tranché après une longue procédure : les arbres de la Courtille, à Chartres, ne doivent pas être abattus. "Une interdiction de procéder à la coupe et/ou l'élagage des trois marronniers implantés sur la parcelle cadastrée", assortie "d'une astreinte provisoire de 500 000 euros par arbre à compter de la signification de la présente décision", écrivaient les juges du tribunal administratif dans leur décision.