Thibaud Villanova est connu sous le nom de Gastronogeek. Sur Youtube et Twitch, il créé des recettes de cuisine inspirées de séries ou films.
Manger un bol de nouilles assis à côté de Naruto, c'est ce que Thibaud Villanova alias Gastronogeek veut rendre possible : "Ma volonté c'est que vous puissiez connecter à votre imaginaire avec le plat que je vous sers". Sur Youtube et Twitch, il réalise des recettes de cuisine inspirées des univers de séries, mangas ou films. "On y voit des mecs manger comme n'importe qui" affirme-t-il.
À la croisée des mondes entre cuisine et culture geek
Les "patacitrouilles" de Harry Potter, le cake au miel du Hobbit ou encore le poulet frit de Breaking Bad se retrouvent ainsi dans les assiettes de leurs fans. "La nourriture c'est un lien entre les personnages et les gens qui les regardent" affirme le fan de pop culture.
On a besoin de manger pour vivre, quel meilleur point commun peut-on avoir avec notre héro préféré ?
Gastronogeek
Depuis près de 10 ans sur Youtube, Thibaud Villanova veut d'abord lutter contre les clichés : "J'en avais marre qu'on considère que les geeks ce sont des personnes qui bronzent la lumière de leurs écrans devant world of warcraft et qui mangent chips, pizza, coca". Depuis la naissance de son fils, c'est à Chartres qu'il vit et réalise ses recettes de cuisine.
22 livres de cuisine, et 175 000 followers plus tard, Gastronogeek a su s'entourer d'une équipe de professionnels "je suis le seul autodidacte dans cette histoire". Ses premières publications, il les réalise avec son épouse, Bérengère Demoncy. Son métier d'illustratrice et graphiste permet aux recettes de prendre vie en images.
Inspiration, recherches et création
Mordu de gastronomie, il décide donc de faire coïncider ces deux domaines de prédilection. "Quand vous voyez un film de Miyazaki il ne vous dit pas comment il fait ses ramens". C'est là qu'il entre en jeu : "Je regarde un bol et j'imagine comment je le ferais ou comment je voudrais le manger et c'est ça que je mets dans mes livres". Aspect, couleurs, rien ne lui échappe "le jambon a l'air d'être de cette couleur-là, coupé comme ça, ok c'est cette partie du cochon. Il l'aura fait mijoter comme ça parce que traditionnellement c'est comme ça qu'on fait au japon".
Puis interviennent les multiples lectures qu'il a emmagasinées : "Miyazaki, il cuisine pour ses équipes quand il fait ses films. Ce sont ces mêmes plats qu'on retrouve dans ses films". Une fois de plus, à la croisée des univers geek et culinaire.
Quand on fait ce que je fais il faut connaît son solfège mais aussi toutes les partitions. La cuisine, est la pop culture, si on veut pouvoir harmoniser les deux.
Gastronogeek
Pour le livre consacré à Star Wars, l'exercice est encore différent : "Il n'y a pas beaucoup de repas dans les films, donc il a fallu lire les romans autour, les encyclopédies, regarder les séries, lire tout ce qui était disponible pour trouver les éléments qui allaient me permettre de faire les plats". Et ainsi imaginer, pourquoi pas, le goûter idéal de R2-D2.
Bon timing et exigence
La recette du succès, elle, semble résider dans l'exigence, mais aussi dans une époque propice : "La culture geek, ça touche maintenant des millions de personnes dans le monde. En parallèle, on a vu l'explosion des concours culinaires".
[RECHERCHE MINIATURISTE FREELANCE] ! Tu vois cette miniature comme elle est nulle ? C’est parce que je l’ai faite moi-même sur keynote. Oui. ET POURQUOI ? Parce que j’ai pas de miniaturiste!
— Gastronogeek - Thibaud Villanova (@Gastronogeek) December 2, 2023
Là avec mon équipe, on bombarde en vidéo et il nous faut vraiment un.e pro pour les… pic.twitter.com/CwWA7XgJNS
Derrière deux grands écrans d'ordinateur, "c'est comme à la radio" décrit-il. Une console sous la main, le micro sous le nez, et le casque vissé sur les oreilles, le voilà près à assurer un live sur la plateforme Twitch.
Il y a quantité de sujets qui font péter un plomb quotidiennement. Moi je fais partie de clowns quoi. Je suis vraiment là pour divertir, mais aussi pour enseigner des choses.
Gastronogeek
Une communauté avec laquelle il aime échanger. Le tchat en direct de Twitch lui permet par exemple "de découvrir, travailler, échanger et apprendre ensemble". Le cours magistral se transforme donc en travail de groupe, "j'apprends parfois des choses que je ne connaissais pas en même temps que le public".
Contrairement aux formats de la télévision, lui est complètement libre : "Quand je montre un geste ou une découpe technique, ce n'est pas au viewer de remettre en arrière, il lui suffit de me demander de recommencer et je recommence". Des cours de cuisine, à la carte, qui sont suivis par plus de 175 000 personnes.