Tourisme : l’Eure-et-Loir veut tirer son épingle du jeu face à la vallée de la Loire

Après avoir connu un certain succès en 2020 et 2021 à l’époque des restrictions de déplacement, l’Eure-et-Loir et Chartres devraient avoir à nouveau une carte à jouer en cet été 2022 où l’inflation peut forcer certains à faire attention. Pour mieux se faire connaître, l’office de tourisme multiplie d’ailleurs les offres et manifestations.

Au pied de la cathédrale de Chartres, la petite sœur de Notre-Dame de Paris, les touristes étrangers sont bien présents. Paola, une catholique venue d’Argentine qui sillonne les lieux saints de France, est émue par la beauté du site qui abrite le voile de la Vierge.

"Toute la partie architecturale est très belle, c’est une merveille à ne pas manquer. C’est un lieu de pèlerinage que l’on ne connaît pas, s’étonne-t-elle. Il faut venir !"

S’ils ne montrent pas tout à fait la même ferveur religieuse, d’autres touristes venus du nord du continent américain sentent le poids de l’histoire comme Richard, un Québecois : "C’est différent par rapport à ce qu’on a chez nous. Tout a une histoire." Surtout, il peut visiter cette cathédrale dans une ville "à grandeur d’homme, une taille qui [lui] convient mieux" que Paris, plus mouvementée.

Un sentiment partagé par Taft venue des Etats-Unis. Elle est étonnée de voir "combien il est facile de se garer, combien peu de personnes il y a et combien c’est calme", alors même que Chartres est proche de la capitale en voiture. Et elle a conscience des distances puisqu’elle visite aussi Paris, Versailles et la vallée de la Loire.

1 million de visiteurs

Les châteaux et les parcs animaliers de la région attirent en effet de nombreux visiteurs : environ 1,4 million pour le ZooParc de Beauval, plus de 700.000 pour Chambord, plus de 800.000 pour Chenonceau.

Difficile donc de rivaliser pour Chartres ? Isabelle Mesnard, présidente de C’Chartres Tourisme, ne voit pas les choses de cette façon. Avec son million de visiteurs chaque année, Notre-Dame de Chartres reste une locomotive. "La cathédrale gothique, c’est quand même celle de Chartres. Donc on démarre par chez nous quand on va en région Centre-Val de Loire. On est l’entrée du centre de la France", analyse-t-elle.

La révélation au déconfinement

Une entrée proche de la région parisienne puisque Chartres est à 90 km du centre de Paris, ce qui représente "une chance extraordinaire". "Tout le monde n’avait pas compris qu’on était si près", souligne-t-elle.

Les Parisiens s’en étaient aperçus au printemps 2020 à la sortie du premier confinement, où l’on pouvait alors se déplacer dans un rayon de 100 kilomètres. L’Eure-et-Loir avait alors été pris d’assaut par les Franciliens qui s’étaient notamment rués sur les gîtes touristiques.

Partir moins loin à cause de l'inflation

Pour cet été 2022, l’inflation incitera-t-elle les touristes à privilégier par exemple une semaine en Eure-et-Loir plutôt que sur la Côte d’Azur ? D’après Carole Rossi, la directrice d’Eure-et-Loir Tourisme dans les colonnes de l’Echo Républicain, le département a en effet une carte à jouer pour attirer les familles qui souhaitent partir moins loin à cause du prix de l’essence.

Mais du point de vue d'Isabelle Mesnard, le but n’est "pas du tout faire concurrence à la mer ou la montagne". "On est une destination de 3-4 jours", reconnaît-elle.

111.000 nuitées depuis le printemps

Elle tient cependant à rappeler que Chartres attire progressivement du monde sur des durées plus longues. "Les gens restaient, avant 2001, deux heures. Aujourd’hui on a plus d’une nuitée." Elle donne l’exemple du camping : "Les gens de passage, les Néerlandais, le Benelux restent deux nuitées facilement".

Des données confirmées du côté de l’hôtellerie par Chantal Maudhuit, présidente honoraire de l’Umih 28 (union des métiers de l’industrie hôtelière d’Eure-et-Loir) : "Vous avez aussi une qualité de chambre d’hôtes de gîtes qui affichent presque tous complets, les gens ont envie de rester à Chartres au moins une nuit."

D’après l’office du tourisme, le nombre de nuitées depuis le début de ce printemps, jusqu’à juillet, s’élève à 111.000, un chiffre "excellent" pour Isabelle Mesnard qui pense que les records de fréquentation de 2019 seront dépassés cette année.

La Véloscénie

Pour répondre aux différentes attentes des visiteurs, il fallait faire en sorte que les autres attractions ne restent pas dans l’ombre de la cathédrale, mais qu’elles soient davantage mises en valeur et en avant. C’est justement ce que fait l’office de tourisme "qui organise plein de choses" d’après Chantal Maudhuit. "Nous voyons une montée en puissance".

Parmi les derniers outils et manifestations pour inciter les vacanciers à faire une pause dans le département, la Véloscénie. Il s’agit d’un parcours de 450 km entre Paris et le Mont-Saint-Michel à faire en vélo, qui compte toute une série d’étapes dont Maintenon, Chartres, Illiers-Combray et Nogent-le-Rotrou.

"Cela représente de belles escales, assure la présidente de C’Chartres Tourisme. Cela crée une dynamique dans chaque village ou ville", avec le nombre de cyclistes qui a explosé d’après elle. "Le Covid nous a aidé à gagner cinq ans sur la vie du vélo autant dans l’urbain que dans le tourisme. Aujourd’hui, on part en vacances à vélo par petits tronçons ou tout un itinéraire sur 10 jours." Un circuit qui en rappelle un autre parallèle : la Loire à Vélo. En 2019 1,2 millions de cyclistes ont pédalé sur cet itinéraire cyclable.

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