L’armée de l’air cédera définitivement l’ex-base aérienne de Châteaudun à la fin de l’année, mais elle organisait ce mercredi 21 juillet une cérémonie de "dissolution” effective du site avec le départ de la quasi-totalité des effectifs.

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Le commandant Jean-Pierre Le Menach a “un petit pincement au coeur”, ce mercredi 21 juillet, en assistant à la fin officielle de la base aérienne de Châteaudun où il a servi pendant des années.

Selon les termes protocolaires, il s’agit en fait d’une cérémonie de dissolution de l’élément air rattaché 279. En effet, depuis juillet 2014, le site militaire de Châteaudun avait perdu son statut de base aérienne et avait été rattaché à celle d’Orléans-Bricy, dans le cadre de restructurations décidées par le ministère des armées.

Jusqu’à aujourd’hui, sa mission principale consistait à stocker “tous les aéronefs de la Défense en fin de vie et en attente de démantèlement”, rappelle le dossier de presse ministériel.

Après une tentative d’installation d’une filière industrielle de démantèlement en 2015-2016”, il a finalement été décidé “le désengagement définitif de l’armée de l’air du site à l’horizon de la fin de l’année 2021”, indique le communiqué.

"Une grande émotion"

Nous sommes en 2021, mais l’armée de l’air n’attend pas décembre pour quitter les lieux. Si elle cédera le site dans cinq mois, elle officialise dès ce 21 juillet le retrait des effectifs et des avions. Passant progressivement de 350 militaires en 2015 à environ 150 à l’été 2020, il ne restera désormais qu’une vingtaine de personnes présentes à Châteaudun pour gérer les affaires courantes jusqu’à cet hiver.

C’est toujours une grande émotion parce qu’on pense à tous ceux qui ont servi et travaillé ici, à tous ceux qui ont vécu aussi avec leur famille dans la région et qui y étaient attachés. Forcément cela ne laisse pas indifférent”, reconnaît le général de division aérienne Christophe Vuillemin, commandant en second des forces aériennes.

C’est lui qui présidait la cérémonie où se sont enchaînés entre autres les honneurs au drapeau, la revue des troupes et la remise de décorations. Des Rafales ont même survolé l’ex-base aérienne pour clore la cérémonie.

"Un crève-coeur pour les Dunois"

Cette fermeture "est un crève-cœur pour les Dunoises et les Dunois, souffle le maire de Châteaudun Fabien Verdier. On a trois fermetures militaires à Châteaudun : Etamat (Établissement du matériel de l’Armée de terre, NDLR), la caserne Kellermann, et aujourd’hui la base aérienne."

On a un gros préjudice mais on a un potentiel civil et aéronautique que l’on veut développer”, rebondit-il. Lui espère mettre en place “un petit aéroport avec de l’aviation d’affaires” : “On a des études de marché avec l’aéroport de Nice-Côte d’Azur et des experts aéronautiques qui indiquent qu’on peut faire plus de 600 mouvements d’avions d’affaires en 2 ans, et 1.100 avions d’affaires en mouvement d’ici 2031.

Mais il souhaiterait une implication plus forte de l’Etat : “il nous manque 12 millions d’euros”. Or le contrat de redynamisation du site de défense (CRSD) validé par la préfète et les collectivités locales a tablé sur une aide de 13 à 14 millions d'euros, dont la moitié financée par l’État, pour compenser la fermeture.

En plus d’une zone dédiée à la protection de la biodiversité, un projet de centrale photovoltaïque est avancé. Le conservatoire Canopée, avec sa collection de 45 avions anciens, restera par ailleurs sur place.

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