L’association cherche à recruter deux éducateurs et une aide familiale pour son SOS village d’enfants à Châteaudun (Eure-et-Loir). Mais la crise sanitaire et le confinement complexifient la tâche, sans parler de la vie quotidienne sur place.
Ils n’ont pas le choix : malgré le confinement, malgré l’absentéisme, les professionnels de SOS Villages d’enfants sont obligés de continuer à travailler, 24/24h pour certains, et de s’occuper de ces mineurs dont ils ont la responsabilité, de leur bien-être et de leur équilibre.
Pour ceux qui ne connaissent pas cette association de protection de l'enfance, il s'agit de villages ou de quartiers où sont placés pendant plusieurs années des enfants dont les situations familiales ont été jugées préoccupantes par la justice.
Ils sont regroupés en fratries et grandissent dans un pavillon, auprès d’un éducateur ou d’une éducatrice familiale, et entourée d'une équipe d'animateurs et de psychologues.
50 enfants placés à Châteaudun
Parmi les 17 sites de l’association en France, celui de Châteaudun accueille 50 mineurs au sein de 10 pavillons. Personne n'a pour l'instant été contaminé par le coronavirus, d'après Eric Bellin du Coteau, le directeur du Village d'enfants.
Il se réjouit aussi d'une bonne adaptation des mineurs, malgré l'impossibilité d'aller à l'école, l'absence d'accompagnement thérapeutique et d'activités extra-scolaires pendant le confinement : "Contre toute attente, cela se passe plutôt bien".
Les éducatrices familiales ont bénéficié de plusieurs soutiens : "On a deux bénévoles qui sont venus nous aider : un professeur de mathématiques et un assistant d'éducation", énumère Eric Bellin du Coteau. Une garde-relais a été embauché en CDD, et une structure médico-éducative de Châteaudun a mis à la disposition de SOS Village d'enfants du personnel qui intervient "de façon à soulager les éducatrices".
Ces dernières ont en effet la charge de plusieurs enfants en souffrance (en moyenne 5) du fait de leur situation familiale 24/24h, trois semaines par mois.
Suppression de la visite des parents
Le directeur de SOS Village d'enfants de Châteaudun craignait par ailleurs que les enfants ne soient bouleversés face à l' impossibilité de recevoir la visite de leurs parents ou d'aller au domicile familial pendant le confinement. "On fait des entretiens téléphoniques ou par Skype parents-enfants, ce qui fait que les liens ne sont pas coupés. C'est même un mode de communication qui est moins stressant pour certains d'entre eux.""Dans l'enceintre du village, on vit quasiment normalement en respectant les mesures barrières", résume-t-il, même si comme dans toutes les associations, le manque de matériel de protection pour ses équipes s'est fait sentir.
"On a très peu de masques, très peu de gel hydro-alcoolique, on n'a pas de gant, pas de visière de sécurité, pas de surblouse, énumère Eric Bellin du Coteau. On distribue des masques aux éducatrices familiales pour qu'elles puissent aller faire les courses aux supermarchés."
Près d'un tiers d'absents
La difficulté majeure rencontrée pendant le confinement est au final l'absentéisme. "Avant la crise sanitaire, on déplorait déjà un certain nombre d'absences (dues à des arrêts maladie longue durée notamment), et on était déjà en sous-effectif", explique le directeur.Puis est arrivé le Covid-19. Si le virus n'a frappé ni les éducatrices ni les aides familiales, il a contraint une partie des employés à se confiner. "Ils ont été répertoriés comme personnes à risque devant se mettre en confinement obligatoire", précise Eric Bellin du Coteau. Résultat : un peu moins d'un tiers du personnel est absent.
Le village de Châteaudun reste malgré tout en-deçà du seuil critique de 40% d’absentéisme qui poserait de vrais risques de dysfonctionnement.
Recrutement en cours
Malgré le confinement, la direction cherche à recruter trois personnes :- 1 éducateur/trice familial(e)
- 2 aides familiales
Au-delà du recrutement, le sujet de préoccupation actuel s'avère être la préparation et le déroulé du déconfinement à partir du 11 mai et notamment le retour dans les classes. "On sent beaucoup d'inquiétudes de la part de l'institution scolaire, remarque le directeur. On ne sait pas trop comment va être assurée la sécurité des enfants et celle des enseignants. Et qu'en est-il des grands acteurs du loisir à l'orée des vacances d'été ?" Encore faut-il qu'on ne se retrouve pas à nouveau confinés à cette période pour contrecarrer une potentielle deuxième vague.
Coup de projecteur sur l'association SOS village d'enfant, unique dans la région :