Coronavirus : 5 centres pour accueillir les suspicions de Covid-19 ouvrent dans le sud de l’Eure-et-Loir

Lors d’une conférence de presse ce 24 mars, l’Agence Régionale de Santé, la préfecture d’Eure-et-Loir et la communauté de santé du sud du département ont annoncé l’ouverture de 5 centres dédiées aux suspicions de Covid-19. Ils sont situés dans le bassin de vie de Châteaudun.

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Si vous toussez, si vous avez de la fièvre, des courbatures et/ou des difficultés respiratoires, les consignes sont simples : il faut rester chez soi et appeler votre médecin traitant ou le 15.

Oui mais après ?

Les symptômes étant proches de ceux de la grippe, le plus efficace est parfois d’être examiné physiquement par un médecin. Comment faire ?

Face à ce constat, la communauté professionnelle territoriale de santé du Sud de l’Eure-et-Loir (CPTS Sud 28, qui regroupe entre 250 et 300 médecins, infirmières, kinés, etc.) a proposé un dispositif à la préfecture du département et à l’Agence régionale de santé du Centre-Val de Loire (ARS), qui l’ont validé et accompagné sa mise en place.

En quoi consiste ce dispositif ?

Si vous habitez dans le sud de l’Eure-et-Loir, que vous avez des symptômes grippaux et craignez d’avoir contracté le Covid-19 :
  1. Contactez votre médecin traitant ou son cabinet par téléphone, et expliquez le motif de votre appel. Votre médecin ou sa secrétaire médicale vous soumet alors à un questionnaire.
     
  2. Au terme du questionnaire, si l'on vous considère comme cas potentiel, vous êtes alors orienté vers l’un des cinq centres : Bonneval, Brou Châteaudun, Cloyes les Trois Rivières, Orgères-en-Beauce. Ils sont ouverts de 14h à 18
  3. Arrivé sur le parking du centre d’accueil et de consultation, un premier enregistrement est réalisé depuis votre voiture. Des agents de police sont censés surveiller l’afflux de personnes sur le parking.
     
  4. Vous êtes ensuite invité à entrer dans le centre, organisée en quatre zones distinctes, où vous êtes pris en charge. L'équipe est censée se composer d'auxiliaires médicaux,  de deux infirmières, d'un médecin aidé d’un employé municipal.
     
  5. Au terme de la consultation, 2 possibilités :
  • l’hospitalisation, si l’état du patient le nécessite, est décidée par le médecin en fonction du flux aux urgences.
  • le retour à domicile avec une fiche de surveillance et une fiche d’information pour savoir que faire pour votre entourage, quels sont les éléments à surveiller, et qui appeler hors des horaires d’ouverture.

Une ligne 24/24h

Dr Bertrand Joseph, médecin généraliste à Châteaudun et président de la CPTS Sud 28, détaille la suite :

La surveillance peut se faire à domicile par le médecin traitant, avec la téléconsultation. Et le médecin peut à tout moment réorienter le patient vers ce centre d’accueil et d’orientation Covid-19.

Et si les symptômes s’aggravent hors des horaires d’ouverture du cabinet médical ou du centre ?

Aujourd’hui il existe une ligne aux urgences de l’hôpital de Châteaudun avec lequel nous sommes en partenariat. Mais on est en train de mettre en place une ligne dédiée ouverte 24/24h, précise le Dr Joseph.

Le jour de l’ouverture du dispositif lundi 23 mars, 40 personnes ont été accueillies sur les cinq centres, d’après le Dr Joseph. Sur ces 40 patients, "50% de cas sont suspects. Pour l’instant, nous ne prélevons pas dans les centres, peut-être demain."

Comment reconnaître ces centres ?

Il s’agit de salles polyvalentes, à l'instar de l'espace socio-culturel de Cloyes-sur-le-Loir visible ci-dessus, mises à disposition par les élus locaux et désinfectées, comme nous l’explique Philippe Vigier, député d’Eure-et-Loir.

On a respecté le protocole de désinfection mis en place, avec des mesures de sécurité sanitaire. Par exemple, pour évacuer quelqu’un, il y a des accès particuliers, de manière à ce que les pompiers, une ambulance ou le SMUR puissent intervenir.

Il veut d’ailleurs "souligner la mobilisation des élus locaux qui, à la demande des professionnels mettent des bâtiments communaux à disposition, du matériel, des personnels".

C’est une chaîne complète qui s’est organisée pour être le plus efficace possible et pour éviter l’encombrement de nos hôpitaux parce que c’est ce qui nous guette avec le pic de l’épidémie qui est devant nous.

Protection maximale des professionnels de santé

À l’heure où la pénurie des masques est pointée du doigt, le médecin généraliste l’assure : "nous avons la protection maximale envisagée c’est-à-dire combinaison intégrale, charlotte, surbottes, lunettes, masque (FFP2 ou FFP3)".

La CPTS Sud 28 a "investi 30.000 € dans la protection, c’est la priorité des priorités", souffle-t-il avant d’ajouter :

Il y a des protocoles d’habillage et de déshabillage pour les professionnels de santé. Ils arrivent avec leurs vêtements de ville, et il y a tout un circuit de prise en charge des vêtements, et de douche pour repartir.

Pour les patients sans médecin traitant ?

Le Dr Joseph l’affirme : "vous pouvez vous rendre dans la structure la plus proche (cabinet de médecins généralistes ou maison de santé) mais vous téléphonez avant".

Il prend le cas de la maison pluriprofessionnelle de santé de Châteaudun où il pratique : "il est désormais interdit d’entrer sans avoir téléphoné auparavant pour donner le motif de la consultation d’autant plus s’il y a des symptômes grippaux ou du Covid-19".

Ce système, inspiré d’un modèle existant à Angers, doit permettre aussi aux médecins de "s’occuper de la pathologie habituelle" en dirigeant le flux de suspicions de coronavirus "vers des centres protégés et adaptés", souligne le Dr Joseph. 

Validation de la préfecture et de l'ARS

C’est cette régulation initiale par téléphone qui a incité l’ARS Centre-Val de Loire et la préfecture à donner leur feu vert pour la mise en place du dispositif.

Pour Denis Gelez délégué départemental de l’ARS en Eure-et-Loir, il est en effet "hors de question que ces personnes suspectées d’être atteintes du Covid-19 viennent directement dans ces centres d’accueil et de consultation". Ce modèle permet par ailleurs "de ne pas mélanger ces personnes avec d’autres patients qui viennent dans les cabinets médicaux pour d’autres pathologies ou suivis, comme les femmes enceintes".

Le double objectif est ainsi de ne pas engorger les cabinets et de ne pas mettre en danger les professionnels de santé, souligne le Dr Joseph.

En charge des gestions de crise, la préfète Fadela Benrabia a aussi tenu "à accompagner cette démarche", en la rendant publique via les médias.   

D'autres centres à venir

Avec l'ARS, la préfecture va également veiller "à la bonne coordination des initiatives" dans le reste du département puisqu’un dispositif similaire à celui de Châteaudun se déploie à Voves, et un autre prochainement à La Loupe.

M. Gelez souhaite par ailleurs "que ce soit le modèle du bassin de Châteaudun qui soit reproduit ailleurs, par le biais d’une communauté professionnelle de santé soit par le biais d’une maison de santé pluriprofessionnelle".
 
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