Alors que la rentrée se profile ce 3 janvier, Jean-Michel Blanquer parie sur la multiplication des tests en milieu scolaire. Un nouveau protocole a été annoncé par le ministre lors d'un entretien avec le Parisien.
C'est à nouveau par voie de presse que les enseignants du secondaire ont appris les nouveauté du protocole sanitaire en milieu scolaire ce 2 janvier dans la soirée. Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a en effet dévoilé dans un entretien exclusif au Parisien les nouvelles mesures qui s'appliquent à partir de ce 3 janvier.
Tout plutôt que décaler la rentrée
Pour éviter la désorganisation de l'école face au covid-19, le ministre mise sur la multiplication des tests pour les élèves, une forte incitation à la vaccination des 5-11 ans et un appel aux maires pour doter leurs écoles en capteurs de CO2. Les élèves cas-contact ne seront plus isolés si trois tests (dont deux auto-tests certifiés sur l'honneur par les parents) sont négatifs.
"Dès ce lundi, à l'école primaire, nous renforçons notre politique de 'contact-tracing'", a annoncé le ministre au cours de cette interview. "Elle passera par la multiplication des tests et la participation des familles à ce dispositif fondé sur la responsabilisation."
Ce nouveau protocole arrive dans un contexte de propagation du variant Omicron, qui chamboule déjà la rentrée côté enseignants. "Depuis quelques jours déjà, certains collègues savent qu’ils ne pourront pas reprendre demain parce qu’ils sont positifs", a commenté Gusilaine David, co-secrétaire générale et porte parole du syndicat SNUipp-FSU. "Il y aura donc des classes sans enseignants" dès ce lundi.
En Centre-Val de Loire aussi, l'inquiétude domine parmi les syndicats enseignants. L'école, "à travers ses personnels comme ses élèves", est "particulièrement touchée par la circulation actuellement très dynamique du virus", alerte le FSU d'Eure-et-Loir par la voix de son co-secrétaire départemental, Pierre Licout. Au 12 décembre, on relevait en Centre-Val de Loire un taux d'incidence "chez les 0-9 ans de 426,5 et de 434,8 chez les 10-19 ans", pour un taux d'incidence de 346,6 dans la population générale à cette période.
"Plus on teste, plus on trouve, plus on protège"
Si un cas positif au Covid-19 est détecté dans une classe, tous les élèves devront faire trois tests en quatre jours. Le premier test négatif leur permettra de revenir en classe. "Ce qui change, c'est que désormais, quand la famille fera le premier test, elle recevra en pharmacie deux autotests gratuits, pour que les élèves se testent à nouveau à la maison à J + 2 et à J + 4", a précisé le ministre.
"Plus on teste, plus on trouve, plus on protège", a insisté le ministre. La même procédure sera exigée auprès des enseignants vaccinés. "Il n'y aura donc pas d'isolement des personnes dont les tests sont négatifs", a affirmé Jean-Michel Blanquer.
"Ces tests à plusieurs jours d'intervalle permettent de s'assurer qu'un élève qui a été négatif le premier jour ne soit pas devenu positif ultérieurement", a-t-il ajouté en rappelant que "l'objectif est de garder l'école ouverte dans des conditions sanitaires sécurisées au maximum." Pour autant, il n'y aura pas de masques FFP2 pour les enseignants car selon le ministre "depuis le début de la crise sanitaire, les enseignants font partie des catégories professionnelles les moins contaminées par la covid-19".
Du côté des enseignants, la nouvelle a été accueillie avec un désarroi certain parmi ceux qui ont pris connaissance du protocole ce dimanche après-midi. "Si le gouvernement se souciait un minimum de la santé des élèves et des enseignant, il conditionnerait le retour en classe à la présentation d'un test négatif. Il fournirait des masques FFP. Il sécuriserait les établissements", s'agace une institutrice sur Twitter.
Un appel au maire pour les capteurs CO2
Le ministre a admis que le déploiement de capteurs CO2, nécessaires pour s'assurer que l'air d'une pièce était correctement renouvelé, était "totalement insuffisant" dans les établissements scolaires. Il a lancé un "appel aux maires" à profiter du fond d'État de 20 millions d'euros pour doter leurs écoles en capteurs.
Pour encourager la vaccination des enfants de 5-11 ans, M. Blanquer a indiqué que "dès ce lundi, des messages partent vers les chefs d'établissement et les enseignants, sur les modalités de vaccination."
Malgré les annonces du gouvernement, la rentrée s'annonce donc pour le moins confuse dans les écoles, collèges et lycées, notamment pour les enseignants informés à la dernière minute de ce nouveau protocole.