Les buralistes ont protesté à Paris contre la hausse de trois euros sur trois ans du prix de paquet de cigarettes, mercredi 4 octobre. Dans le centre-ville de Dreux, en Eure-et-Loir, Michel Philippe nous a expliqué ses difficultés.
Michel Philippe est buraliste depuis 15 ans en Eure-et-Loir. Il fait partie des 24.000 débitants de tabac en France à voir son activité en baisse. Pour lui, la manifestation des buralistes à Paris est amplement justifiée.
Des fuites à l'étranger
"Beaucoup de personnes achètent des cigarettes en Espagne ou dans d'autres pays pendant leurs vacances", explique-t-il. "Donc, on a déjà une baisse de la vente chaque mois de septembre. Mais là, avec un paquet à 10 euros, ils iront encore plus facilement en Andorre et dans tous les pays où c'est beaucoup moins cher."
Pour faire face à ce manque à gagner, il a du diversifier son activité. Pour l'instant il parvient à palier la baisse du chiffre d'affaire du tabac avec la presse, des transferts d'argent. "Mais on a régulièrement une baisse de 5 ou 6% tous les ans avec déjà un paquet à 7 euros..."
Aligner le prix du tabac en Europe
Selon le buraliste, 27% de la consommation de tabac dans l'Hexagone ne proviendrait pas de leur réseau. "Les promesses qui avaient été faites étaient de dire, un paquet de 10 euros oui, mais avec un alignement sur l'Europe", précise Michel Philippe. "Il faudrait que tous les pays européens aient la même règlementation, le même tarif."
La France compte 17 millions de fumeurs réguliers. Cependant, depuis les années 2000, 10.000 fermetures de bureau de tabac ont été enregistrées.