Depuis quelques mois, plusieurs opérations de police ont mis au jour des trafics d'héroïne dans le département, qui touchent aussi bien les villes que les campagnes.
Une cinquantaine de kilos de résine de cannabis, de la cocaïne, 63.000 € d’argent liquide, mais surtout, 5,6 kg d’héroïne. Si la saisie effectuée le 19 septembre dernier à Arrou (Eure-et-Loir) impressionne par son ampleur, c’est surtout la présence de la poudre dans cette petite commune de 1500 habitants qui attire l'attention des forces de l’ordre.
La présence de cette drogue est constatée de plus en plus fréquemment dans le département. « Il y a quatre ans, la plupart des personnes qu’on arrêtait, c’étaient des personnes qui trafiquaient de de la résine de cannabis, souligne le procureur de la République de Chartes, Rémi Coutin. De plus en plus régulièrement, au cours de ces derniers mois, on voit que l’activité des réseaux de trafiquants de stupéfiants qu’on démantèle portait à la fois sur le cannabis mais aussi, très souvent, sur l’héroïne de manière concomitante. »
Le trafic touche désormais aussi bien les villes que les campagnes. « Les trafiquants s’adaptent à la demande des clients, souligne le chef d’escadron Maud Cerclé-Fravail, de la gendarmerie de Châteaudun. La demande d’héroïne est valable en zone urbaine comme en zone rurale et les trafiquants se sont adaptés. » « Ça traduit que probablement, maintenant, dans tous les villages français, sur tous les coins du territoire, un consommateur d’héroïne peut se procurer facilement le produit dont il a besoin au quotidien », déplore Rémi Coutin.
Arrivée des Pays-Bas ou de Belgique, la poudre se revend entre 15 et 30 euros le gramme en Eure-et-Loir. Un prix en baisse qui, couplé à une meilleure organisation des réseaux, expliquerait pour partie cette recrudescence. En février dernier, un réseau de revente d’héroïne avait déjà été démantelé à Dreux. Il alimentait l’Eure, l’Eure-et-Loir et les Yvelines.