A Dreux, dans un quartier pavillonnaire situé derrière l'hôpital, un homme aurait pris la fuite après avoir tué son ex-conjointe âgée de 36 ans et ses deux enfants, une adolescente de 13 ans et un bébé de 18 mois. Le suspect serait toujours en fuite.
Un triple homicide a eu lieu ce jeudi 25 mai à Dreux dans l'Eure-et-Loir. Selon le maire de la commune, Pierre-Frédéric Billet, un homme aurait "égorgé" trois personnes, sa femme et ses deux enfants.
"Une femme de 36 ans, une adolescente de 13 ans et un enfant de 18 mois ont été retrouvés morts dans un pavillon à Dreux", a précisé le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier, qui a saisi la direction territoriale de la police judiciaire d'Orléans.
Une arme blanche aurait été utilisée par l'auteur des faits
"Ce jour, jeudi 25 mai 2023, vers 9h, un homme signalait aux pompiers de Dreux le fait qu’une dame qui devait l’emmener récupérer son véhicule automobile, ne répondait pas lorsqu’il sonnait au domicile de cette dernière situé dans un pavillon à Dreux ni à ses appels téléphoniques", a précisé le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier par voie de communiqué ce jeudi 24 mai vers 19H15.
Et de poursuivre :"Les premières constatations conduisent à privilégier l’utilisation d’une arme blanche par l’auteur des faits. L’hypothèse des homicides des deux enfants par leur mère puis le suicide de cette dernière n’est pas totalement écartée mais reste très subsidiaire par rapport à l’intervention d’un tiers dans la commission des faits criminels qui est donc privilégiée."
L'ancien conjoint recherché déjà condamné pour "violences aggravées sur madame et sa fille de 13 ans"
L’ex-conjoint de la femme décédée, père des deux enfants également décédés, est recherché par les enquêteurs.
"L'ancien conjoint de la trentenaire est en effet connu pour avoir été condamné par décision du tribunal correctionnel de Chartres du 3 septembre 2021", explique le procureur de la République de Chartres.
" ll s‘agissait de violences aggravées commises sur Madame et sur sa fille de 13 ans. Il avait été condamné à un an d’emprisonnement dont quatre mois avec sursis probatoire de deux ans. Il avait purgé ses huit mois de détention du 7 juillet 2021 (date de son défèrement en comparution immédiate) au 21 décembre 2021 puis il a été suivi, dans le cadre du sursis probatoire, à compter de cette date", précise-t-il.
Frédéric Chevallier ajoute que l'ex-conjoint "a évolué convenablement, respectant pour l’essentiel, c’est à-dire les interdictions de paraître et de contacts, les obligations et interdictions décidées par la juridiction de jugement."
Début 2023, le juge des enfants avait demandé au juge d'application des peines de lever l'interdiction de contact avec sa fille pour mettre en place des visites médiatisées. "Dans ce cadre, une rencontre a eu lieu en mars 2023, sans difficulté particulière".
Deux plaintes déposées en mai 2023
Depuis début mai, la mère des enfants avait déposé deux plaintes contre son ex-conjoint. La première, le 9 mai 2023. "Madame s’était présentée au commissariat de police de Dreux pour y déposer plainte à la suite de la découverte le 2 mai par elle-même d’un traceur GPS sous sa voiture, qu’elle remettait aux enquêteurs", explique Frédéric Chevallier. "Elle désignait son ex-conjoint comme étant l’auteur de ce fait."
Elle était convoquée le 22 mai mais ne s'est pas présentée et l'ex-conjoint devait être entendu le 2 juin.
Hier, le 24 mai, la victime déposait à nouveau plainte pour vols de bijoux et de documents d’identité, commis entre le 19 août 2022 et le 24 mai 2023, "portant ses soupçons de nouveau sur son ex-conjoint qui aurait conservé le double des clés de leur domicile commun dont il avait interdiction d’approcher." "L’enquête criminelle flagrante se poursuit," sous la direction et le contrôle du parquet de Chartres. Des autopsies des trois corps vont être pratiquées.
Pour l'heure, le suspect est en fuite.
Un quartier en état de choc
" Quand je l'ai appris, j'étais à la maison. J'ai entendu les sirènes et je pensais qu'il y avait eu un accident sur la nationale. C'est une rue calme et c'est assez choquant d'apprendre qu'il y a eu un meurtre dans cette maison", confiait cet après-midi une habitante du quartier à France 3 Centre-Val de Loire. "C'est pour ça qu'on est tous réunis et soudés. "
Ce jeudi après-midi, de nombreux habitants de ce quartier pavillonnaire situé derrière l'hôpital de Dreux, sont restés dans la rue près du lieu de l'homicide. " Cette femme, je la considérais comme ma fille," raconte un voisin, très choqué. " Je l'ai encore vue hier soir. Elle m'a dit bonjour depuis chez elle. Je lui donnais un coup de main pour la tondeuse ou des travaux quand elle en avait besoin. Lui, ça faisait plus d'un an que je ne l'avais pas vu. Il n'avait pas le droit d'approcher d'ici.