Le docteur Patrick Rousseaux, âgé de 64 ans, a été retrouvé mort par son associé mercredi matin, lardé de 48 coups de couteau portés au cou et au visage. Un homme a été arrêté. Soupçonné d'être l'auteur des faits, il a été dénoncé par un membre de sa famille.
Le quadragénaire soupçonné d'avoir tué à coups de couteau un médecin dans son cabinet de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) a été le patient de sa victime "à un moment donné", a déclaré jeudi le procureur de la République de Chartres, Rémi Coutin.
Le docteur Patrick Rousseaux, âgé de 64 ans, avait été retrouvé mort par son associé mercredi matin, lardé de plusieurs dizaines de coups de couteau portés au cou et au visage.
Interpellé mercredi après-midi aux Mureaux (Yvelines), un homme de 41 ans soupçonné d'être l'auteur des faits a été placé en garde à vue peu de temps après. Sa garde à vue peut être prolongée jusqu'en fin d'après-midi jeudi.
"Cet homme est originaire de Nogent-le-Rotrou, où il vivait de façon habituelle. Il semblerait qu'il ait, au moins à un moment donné, fait partie des patients de la victime, mais il est impossible de dire à ce stade si c'était un patient actuel ou ancien", a déclaré le procureur de la République.
48 coups de couteau
Selon l'autopsie réalisée jeudi à Angers, le corps de la victime présentait 48 coups de couteau, a précisé le procureur.Entendu à deux reprises, l'homme est apparu "relativement perturbé au cours de ses auditions et a tenu des propos qui peuvent sembler décousus, voire incohérents", a ajouté Rémi Coutin.
Le suspect avait été trouvé sur la voie publique mercredi aux Mureaux (Yvelines) par des policiers qui avaient remarqué que l'un de ses bras était entaillé. Il leur a alors tenu des propos semblant peu cohérents, expliquant qu'il s'était lui-même ouvert le bras pour enlever une puce électronique qu'on lui avait posée.
Hospitalisé à Limay, une commune voisine, pour soigner ses blessures, il a agressé le personnel soignant.
Dénoncé par son neveu
Entre-temps, son neveu a joint la police pour le "dénoncer", selon la même source. Une fois son bras soigné, l'homme a été remis aux gendarmes d'Eure-et-Loir.La brigade de recherches de Nogent-le-Rotrou et la section de recherches d'Orléans ont été saisies de l'enquête.
Le drame a fortement ému la population locale et la communauté médicale de France.
La municipalité de Nogent-le-Rotrou a mis en place jeudi une cellule psychologique ouverte à tous les habitants.
Dans un communiqué, le Conseil national de l'ordre des médecins a annoncé jeudi qu'il avait rappelé "au ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux ses engagements sur la sécurité des médecins" et appelé la ministre de la Santé Marisol Touraine "à prendre les mêmes engagements".
Le président du syndicat de médecins CSMF a fait part de son côté d'une "infinie tristesse mêlée d'effroi" et a invité, dans un communiqué, "l'ensemble des médecins du département à se réunir silencieusement, mardi 7 février à 12 heures, devant la préfecture d'Eure-et-Loir, à Chartres".
Le syndicat URPS-ML s'est déclaré quant à lui "scandalisé par cet acte inqualifiable qui frappe, une fois de plus, une fois de trop, un membre d'une profession tout entière vouée à la santé et au bien-être de la population".