73 sapeurs-sauveteurs de la sécurité civile de Nogent-le-Rotrou sont déployés en Turquie pour venir en aide aux opérations de sauvetage. 48h après un séisme de magnitude 7,8 ce lundi 6 février, qui a fait au moins 11 200 morts. L'espoir des sauveteurs : trouver des survivants dans les décombres.
"Ce matin, un père de famille nous a indiqué la zone où se trouvaient probablement ses enfants, enfouis." Les mots du lieutenant-colonel Cyrille Chauveau transportent la réalité turque jusqu'en France, 48h après les séismes de magnitude 7,8 et 7,5 qui ont secoué le pays ce lundi 6 février.
Des immeubles de neuf étages effondrés
Casser des blocs de béton, avec l'espoir de retrouver des survivants, voilà la mission des 73 sapeurs-sauveteurs de l’unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile n°1 (UIISC1) de Nogent-le-Rotrou, arrivés dans la ville d’Osmaniye en Turquie, au lendemain des tremblements de terre.
Par téléphone, depuis la "base vie" du détachement français, "là où on a les tentes pour reposer les équipes, mais aussi les douches, les toilettes et notre poste de commandement", Cyrille Chauveau raconte.
Le travail est "sans relâche, chaque heure compte", alors le détachement est divisé en quatre équipes cynotechniques, qui se relayent 24h/24, sur deux zones de recherches. À Osmaniye, "une quarantaine de bâtiments se sont effondrés, des immeubles de huit ou neuf étages", détaille l'adjoint au chef du détachement.
L'espoir de trouver des survivants
Depuis leur arrivée, les découvertes sont macabres : "Onze victimes décédées, mais nous gardons l'espoir de trouver des personnes vivantes dans les prochaines heures." À chaque corps retrouvé, c'est aussi le moral des secouristes qui risque de flancher. Un échange est assuré avec l'équipe médicale : "Par chance, tout le monde va bien" affirme-t-il.
Meurtris, les habitants d’Osmaniye sont, malgré les circonstances, d'une aide précieuse : "Ils nous soutiennent, nous aident beaucoup."
Sauveteurs à quatre pattes
l'UIISC1 de Nogent-le-Rotrou est partie de Paris dans la nuit de lundi 6 à mardi 7 février, en aéronefs de l'armée de l'Air depuis Roissy-Charles de Gaulle. Une fois arrivés à l'aéroport militaire d'Adana, les équipes ont ensuite fait 2h de route pour atteindre Osmaniye.
En tout, 140 sapeurs-sauveteurs et sapeurs-pompiers sont déployés par la France, accompagnés de 10 chiens.
Des sauveteurs à quatre pattes bien entraînés "à chaque fois qu'ils arrivent dans un pays, ils sont prêts immédiatement à travailler."
Le lieutenant-colonel Cyrille Chauveau l'assure, les équipes resteront sur place aussi "longtemps que nécessaire", à la disposition des autorités turques.
Le tremblement de terre de magnitude 7,8 a frappé la Turquie lundi 6 février, avant une réplique de magnitude 7,5 en Syrie. Ce mercredi 8 février, à 16h30, le bilan provisoire faisait état de plus de 11 700 morts. Plaçant l'évènement dans la liste des dix séismes les plus meurtriers du XXIe siècle.