À l'annonce, fin 2023, d'une expérimentation de l'uniforme à l'école pour la rentrée 2024, les établissements scolaires ne se sont pas bousculés pour être candidats. En Centre-Val de Loire, toutefois, deux communes se sont très vite portées volontaires pour tester ce dispositif : Saint-Doulchard, dans le Cher, et Dreux, en Eure-et-Loir. Comment ça marche ?
À l'école maternelle Paul-Bert ou à l'école élémentaire Godeau, les petits Drouais ont découvert en ce jour de rentrée la tenue unique qu'ils devront porter tout au long de cette année scolaire 2024-2025. En guise d'"uniforme", une simple blouse ou un polo, frappés du logo de la ville et du nom de l'établissement.
Comme l'explique Céline Labarre-Moncheny, directrice de l'école Godeau, l'établissement s'est porté volontaire "afin de renforcer le sentiment d'appartenance à l'école et de renforcer l'égalité entre les élèves. Dans un cadre plus général, il s'agit d'améliorer le climat scolaire."
"Améliorer le climat scolaire, renforcer la cohésion et l'égalité, créer un sentiment d'appartenance et d'unité entre les élèves", ce sont exactement les termes employés par le ministère de l'Éducation nationale pour justifier la mise en place de cette expérimentation sur la "tenue vestimentaire commune".
Une mesure qui est très loin de faire l'unanimité : de nombreuses études montrent que le port d'un uniforme à l'école n'a aucune incidence sur l'égalité entre les élèves, la discipline ou l'apprentissage. Et les syndicats, d'enseignants ou de parents d'élèves, estiment que les vrais combats sont ailleurs : effectifs, rémunérations, nombre d'élèves par classe, etc.
Pierre-Frédéric Billet, maire LR de Dreux, est, quant à lui, convaincu des bienfaits de la tenue unique. Celle-ci figurait déjà dans son programme électoral en 2020 :
"Le COVID a un peu décalé les choses et on a fait l'annonce en même temps que le gouvernement, se réjouit le maire de Dreux. On a bien sûr intégré le dispositif et on l'a fait sur la base du volontariat. 3 écoles testent la tenue unique, une expérimentation sur trois ans, avec un bilan chaque année. Notre boussole, c'est l'amélioration des résultats scolaires. Si c'est le cas, si les parents et les professeurs nous disent que c'est mieux pour les enfants, on pourra la généraliser."
La "tenue vestimentaire commune" gratuite pour les familles
Le ministère de l'Éducation Nationale et de la Jeunesse s'est engagé à ce que la tenue unique ne coûte rien aux familles :
"Chaque collectivité territoriale détermine les besoins des établissements concernés et passe son propre marché lui permettant, le cas échéant, de compléter en cours d’année. Pour simplifier la tâche aux collectivités, un trousseau type a été élaboré. La tenue est sobre, confortable et mixte.
D'un montant d'environ 200 euros, la tenue unique est financée par l'État et les collectivités territoriales. Si besoin, le trousseau des élèves est complété en cours d'année afin de s’adapter à la croissance des élèves et de remédier à la perte ou à la dégradation involontaire de l'un des vêtements."
À Dreux, cette expérimentation dans trois écoles a coûté 42 000 € à la ville.
Au niveau national, un comité de pilotage et un comité de suivi sont chargés de mettre en place et d'évaluer les effets de cette expérimentation. Si les résultats sont concluants, le dispositif pourrait être généralisé à tous les établissements scolaires en 2026.