400 infirmières du réseau Asalée en Centre-Val de Loire inquiètes pour leur avenir

"On adore ce qu’on fait, mais les difficultés de trésorerie pèsent sur nos conditions de travail".... Face au moindre engagement financier de la CNAM, le réseau Asalée alerte les pouvoirs publics sur la remise en question de son action auprès de patients atteints de maladies chroniques ; ce qui pourrait aggraver la situation de désertification médicale dans la région.

Charline Brivet est infirmière au sein du réseau Asalée depuis 13 mois. Chaque jour, elle rencontre des patients atteints de pathologies chroniques sur le département d’Indre-et-Loire. Durant ces consultations qui durent environ une heure, elle prodigue aux malades diabétiques ou victimes d’hypertension, des règles d’hygiène alimentaire ou des exercices de remise en mouvement. L’objectif est que le malade évite les complications et donc l’hospitalisation. Ces protocoles sont mis en place en concertation avec les médecins traitants. Près de 400 d’entre eux sont impliqués au sein de l’association Asalée en Centre-Val de Loire. 

Le Dr Jean-Michel Mathieu, référent avec Charline Brivet sur le secteur de Semblançay au nord de Tours, ne trouve que des avantages à cette coopération. Les infirmières font passer des tests respiratoires aux patients, des examens de dépistage de troubles de la mémoire, assurent un suivi diététique des personnes en surcharge pondérale, organisent des marches… "Autant d’actions que je suis dans l’incapacité de mener la plupart du temps" affirme le médecin qui enchaîne les consultations. "Elles apportent par ailleurs un soutien psychologique non négligeable aux patients" ajoute le praticien.

Ils sont des millions à avoir bénéficié du dispositif d’accompagnement depuis sa mise en place il y a 20 ans. Selon Asalée, ses actions de prévention auraient permis de faire l'économie de 10% de soins, hospitaliers notamment. Et pourtant, le réseau est au bord de la cessation de paiement. La Caisse Nationale d’Assurance maladie (CNAM) assure 95% du financement des actions d’Asalée. "La subvention se base sur une convention qui a pris fin en 2022. Elle ne tient pas compte de la revalorisation des salaires et des 300 nouveaux ETP (Equivalent temps plein) que nous employons"  explique le docteur Isabelle Amoros, présidente d’Asalée. 
En juillet 2023, il y a bien eu des discussions pour la signature d’une nouvelle convention, mais elles ont achoppé face aux exigences de l’organisme de santé. Contrôle de l’agenda des infirmières, de leur périmètre d’intervention, du temps passé avec les malades, "ces conditions n’étaient pas recevables" avance la présidente d’Asalée. "On a l’impression qu’un bras de fer s’est engagé avec la Caisse d’assurance maladie," s’inquiète Charline Brivet.   

De nouvelles discussions entre les deux parties sont prévues début avril. Le réseau Asalée se mobilise dans cette perspective en adressant des courriers aux élus, maires, président de départements, parlementaires, pour les alerter sur l’épée de Damoclès qui pèse sur les 2 080 infirmiers.ères engagé.es, en France, dans ce protocole de prévention des maladies chroniques. 

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