Il y a 77 ans, la France était encore sous occupation allemande. Les alliés gagnaient du terrain par le nord-ouest du pays. Au cours d'une opération de bombardement stratégique, William Pavlovsky meurt à Sainte-Maure-de-Touraine. Le 14 juillet 2021, la ville lui rend hommage pour la première fois.
Le 14 juillet 2021, à Sainte-Maure-de-Touraine comme partout en France, la fête nationale est célébrée. Mais la ville a également commémoré la mémoire du pilote américain Willam Lawrence Pavlovsky, mort au combat le même jour en 1944, en pleine opération contre l’armée allemande. Sur la place du Maréchal Leclerc, face à la mairie, un hommage a été rendu à 11 heures, avec la présence de membres d’une association de passionnés de faits historiques sur la guerre 39-45 en costume d’époque. À cette occasion, une plaque commémorative a été dévoilée, elle sera prochainement installée proche du lieu du crash de l’avion de William L. Pavlovsky.
C’était il y a 77 ans. Le 14 juillet et la fête nationale n’avaient alors pas la même saveur. Alors en pleine occupation allemande, la France attendait l’aide de ses alliés. Ce 14 juillet 1944, 28 avions bombardiers américains décolèrent d’Andover, une base militaire anglaise afin de mener une mission en France. Parmi eux, 6 étaient alors chargés de faire sauter le viaduc de Besnault, point stratégique liant Paris à Bordeaux, non loin de Sainte-Maure-de-Touraine.
Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Quand William L. Pavlosky, le pilote de l’US Air force, arrive non loin de sa cible, il essuie des tirs. Malgré une vitesse de 480 km/h, il est touché par un D.C.A. allemand (un canon antiaérien), et son avion s’écrase. Âgé alors de 25 ans, William Pavlovsky n’a pas le temps d’ouvrir son parachute. Il traverse le toit d’une grange du lieu-dit "La Jugeraie" et meurt sur le coup.
Cette grange était alors celle de Mme. Percheron. Auprès de la mairie de Sainte-Maure-de-Touraine, elle se rappelle de ce jour spécial : "Lorsque les Allemands sont arrivés sur les lieux, un bouquet de fleurs tricolores (emblème du 14 juillet) se trouvait déjà près du corps déposé à terre. Un soldat prit celui-ci et le jeta violemment dans un champ voisin." Elle a même directement contribué à sa mise en bière, étant alors chargée de faire sa dernière toilette. "Pendant la nuit, des civils français sont venus chercher le cercueil avec le corbillard de la ville afin de le déposer au cimetière, après avoir eu quelques difficultés avec une patrouille militaire", se souvient-elle.
Quelques années plus tard, le frère de William Pavlovsky, Jim cherchait des témoignages et des photographies retraçant la fin de vie du pilote. Il réussit alors à nouer contact, avec une des témoins - l’arrière-petite-fille de Mme. Percheron - à l’aide du courrier des lecteurs de la Nouvelle République en 1984.
Après la guerre, le corps de William L. Pavlosky fut exhumé afin d’être enterré à côté de ses semblables, en Normandie. S’il gît encore au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, sa mémoire est aujourd’hui célébrée à Sainte-Maure-de-Touraine.