Dettes, manque de bénévoles : un an après l'ouverture de son association pour les animaux errants, elle est obligée d'abandonner

Elise Fonseca Marques avait créé son association à Chinon (Indre-et-Loire) en 2023, pour sauver les chiens et chats errants dans la commune. Un an plus tard, elle est contrainte de fermer à contrecœur.

"On entendra encore parler de moi." Elise Fonseca Marques, 19 ans, fait une promesse : elle ferme son association, mais n'abandonne pas pour autant les animaux errants. 

Une petite association médiatisée

La jeune Chinonaise avait fondé "Un Coup de Patte" en 2023, avec l'espoir de pouvoir sauver, soigner et proposer à l'adoption les chiens et chats errants du coin. 

Son initiative avait été médiatisée, notamment sur France 3 Centre-Val de Loire "suite à ça, on a reçu beaucoup de dons, financiers, matériels ou de nourriture pour les animaux" explique Elise. 

Les volontaires pour accueillir des chats ou chiens en attendant de leur trouver une famille se pressent, la machine se lance. "Mais je pense que les gens ne mesurent pas l'implication nécessaire pour être famille d'accueil".

Alors rapidement, certains se découragent. "Je demandais une cotisation de 30 euros par an, certains trouvaient que c'était trop, alors que je fournissais tout le nécessaire sauf la litière" regrette la jeune agente hospitalière. 

Pas de subventions pour fonctionner 

Si elle s'était lancée, c'est par amour pour les animaux. Elise s'est ensuite confrontée à la réalité. "La mairie m'a refusé l'obtention d'une subvention, mais en même temps, m'appelle pour que je prenne en charge des animaux errants". 

Récupérés dans la rue, les protégés de l'association sont presque tous blessés ou malades. Les frais de vétérinaires grimpent vite. 

C'est difficile de devoir arrêter, mais je ne regrette rien. Nous avons quand même accompli de belles choses. Des collectes de nourriture par exemple qui avaient très bien fonctionné.

Elise Fonseca Marques, fondatrice de l'association "Un coup de patte"

La mairie de Chinon prend bien en charge certaines stérilisations de chats par an, une petite dizaine. "Mais c'est loin d'être suffisant." 

Plus de 1100 euros de dettes attendent alors l'association. Sans compter la fourrière animalière, dans laquelle elle a dû placer deux chiens. "Ils m'ont été ramenés par des familles d'accueil", elle qui a déjà deux chiens dans un appartement ne pouvait pas les garder. 

Les dettes qui s'accumulent 

Face aux ennuis financiers, elle annonce sur les réseaux sociaux la fermeture de l'association. Une chaîne de solidarité se met en place lorsqu'elle ouvre une cagnotte pour l'aider à payer les derniers frais. "Je suis très reconnaissante envers ces personnes, ça m'a redonné de l'espoir" affirme-t-elle "j'ai même pensé à continuer mais je me suis raisonnée, ça n'aurait pas duré". 

Elle le sait, l'association n'aurait pas pu fonctionner sans les bénévoles restés fidèles pendant un an, mais l'équipe n'était plus assez nombreuse.

Aux galères est venu s'ajouter le harcèlement sur internet "on s’est clairement fait allumer sur les réseaux" se souvient-elle. 

Harcèlement sur les réseaux sociaux

Elise est alors accusée de maltraitance "parce que l'association est basée chez moi, et que les chats sont dans une pièce sous les combles". Il peut y faire chaud, et elle s'en est rendu compte puisqu'elle avait investi dans un climatiseur. 

Sur internet, certains disaient que j'étais trop jeune, que je n'y connaissais rien. Mais eux, ils ont fait quoi pour essayer de sauver ces animaux ?

Elise Fonseca Marques, fondatrice de l'association "Un coup de patte"

Une période difficile à assumer pour Elise, toujours marquée par ces messages malveillants. 

"Un coup de patte" ne prend donc désormais plus en charge les animaux errants et fermera définitivement ses portes lorsque tous les animaux actuellement hébergés seront adoptés. 

Chez cette jeune femme tout juste majeure règne une envie de continuer d'engagement contre les violences faites aux animaux. Dans cinq, ou peut-être dix ans, elle en est convaincue : elle pourra monter une structure avec plus de moyens. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité