Indre-et-Loire : tensions autour de l'office du tourisme dans le Chinonais

Une association de commerçants de Chinon dénonce dans une lettre ouverte la "défaillance" de l'Office du tourisme géré par les intercommunalités de Chinon, Azay et Richelieu et prédit une "catastrophe" économique. Un avis qui ne fait pas l'unanimité localement.

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"Au plus fort de la crise, au moment où on devrait n'avoir qu'à appuyer sur le bouton pour relancer la machine touristique, le moteur ne redémarre pas." Jacques Lacoste ne mâche pas ses mots. Alors que le secteur a été touché de plein fouet par le confinement, le président de l'association Avec Chinon, qui représente des commerçants de la ville, s'inquiète dans une lettre ouverte de la défaillance de l'office de tourisme co-géré par les inter-communalités de Chinon, Azay et Richelieu.
 

Il ne s'agit plus de savoir qui est adhérent et qui ne l'est pas : aujourd'hui, la défaillance de l'Office de Tourisme Terres d'Azay Chinon Val de Loire pénnalise de fait tous les secteurs [...] Il est de la responsabilité des élus qui le financent massivement avec de l'argent public et qui lui ont délégué la promotion de la destination de prendre les mesures qui s'imposent pour remédier immédiatement à cette catastrophe annoncée.
Jacques Lacoste, président d'Avec Chinon


Une offre de tourisme "amputée" ?

Comme beaucoup d'autres offices de tourisme, celui d'Azay-Chinon est financé en grande partie par des subventions (à hauteur de 792 000 euros sur un budget d'1,2 million) provenant pour la plupart des trois intercommunalités. Il reçoit en contrepartie des missions et objectifs fixés et évalusés tous les trois ans. Les professionnels adhérents à l'association peuvent profiter de ses services, dont certains sont payants. Mais cette gestion et la gouvernance de l'association pour les 70 adhérents d'Avec Chinon, qui contestent la stratégie de promotion du territoire, ainsi qu'un "biais qui dévalorise l'offre".

"Alors que l'OT est financé à plus de 70% par de l'argent public, il persiste à ne promouvoir que des opérateurs qui lui règlent une cotisation (5% des recettes)", affirme Jacques Lacoste. "Ses carences ayant entraîné le retrait de nombreux professionnels, l'offre qui est ainsi mise en avant est amputée et ne reflète pas la richesse du territoire." Seuls "10%" des professionnels seraient représentés, "et encore je vous fais un prix !" Pour redynamiser l'offre de tourisme, les professionnels d'Avec Chinon estiment qu'une société d'économie mixte, reliée à une seule communauté de commune, serait préférable.
 

Querelle chinonaise

De son côté, l'Office de tourisme, par la voix de son président Bertrand Coulis, voit l'intervention d'Avec Chinon comme le fruit d'une querelle locale, "de centre-ville même". Bien loin des préoccupation de l'association, qui recouvre trois intercommunalités et 81 communes. Handicapée par la fusion de six offices en un seul, l'institution affirme cependant, documents à l'appui, avoir rempli la plupart des objectifs qui lui ont été fixés sur trois ans, et même dépassés certains. A l'échelle du seul office de Chinon, la fréquentation a plus que triplé, passant en trois ans de 20 000 à 65 000 visiteurs.

"Avec Chinon souhaiterait que ses adhérents puissent bénéficier des services de l'Office de tourisme, sans y adhérer !" regrette Bertrand Coulis, qui revendique pour sa part une représentation considérable de l'offre du territoire, avec plus de 500 adhérents, parmis lesquels "des sites patrimoniaux, des hôteliers, des restaurants..."
 

Un "pamphlet" opportun, un mois avant le second tour

Alors pourquoi tant de discorde ? Joint par France 3, le maire de Chinon et président de la communauté de commune Jean-Luc Dupont préfère éviter de commenter ce qu'il voit comme un "pamphlet à charge" contre la gestion de l'Office de tourisme. Car si le secteur est stratégique, la date choisie pour en parler l'est tout autant : avec l'arrivée du second tour le 28 juin et donc une nouvelle période pré-électorale, des sources proches du maire sortant (en tête au premier tour avec un score de 45%) voient le geste de Jacques Lacoste comme une manoeuvre guidée par ses concurrents. Ce que ce dernier conteste, s'affirmant "totalement dégagé de tout voeu lié au calendrier électoral".

Privé de ses revenus pendant deux mois et obligé de gérer le déconfinement alors que les intercommunalités restent en grande partie vacantes faute de maires, le secteur du tourisme est de facto sous tension, entre les enjeux économiques et les stratégies électorales. Un rôle dont les professionnels, en train de se relever, se seraient peut-être bien passés.
 
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