Une grosse partie du vignoble de l'AOC Chinon, située dans le Val de Vienne, s'est retrouvée complètement submergée par les eaux lors de cette crue majeure. Des images impressionnantes, mais l'inondation ne devrait pas impacter la récolte, car la décrue est très rapide.
Avec 2 400 hectares en production, l'AOC Chinon constitue l'un des plus grands terroirs de France, juste derrière Saint-Emilion et Châteauneuf-du-Pape. Et demeure la première appellation de vin rouge de Loire en volume, avec 13 millions de bouteilles produites chaque année.
Un terroir particulièrement bien arrosé cette année, puisqu'une grosse partie des vignes, situées dans le Val de Vienne, a complètement disparu sous les eaux ces derniers jours.
"Les pieds de vigne sous l'eau, ce n'est pas très grave, relativise Jean-Martin Dutour, président de l'AOC Chinon, venu observer ses parcelles à Panzoult. Là où cela pourrait être grave, c'est au niveau des bourgeons, qui venaient tout juste d'éclore, de débourrer. Ils sont fragiles et pourraient pourrir en restant trop longtemps sous l'eau, on pourrait perdre toute la récolte. Heureusement l'eau est arrivée très vite, et redescendue aussi vite..."
Pas la moindre inquiétude, donc, quant aux éventuelles conséquences de cette inondation. Les crues font partie de ce terroir, l'entretiennent, même, avec les dépôts d'alluvions :
"Pour nous, ce n'est que la quatrième ou cinquième inondation de l'année. C'est un phénomène normal, même s'il est généralement moins tardif, à un stade moins avancé pour la vigne. Nous sommes ici sur des alluvions de la Vienne, des graviers, des sables, sur des sols très drainants."
On ne va pas se mettre à pleurer avant d'avoir mal...les crues à répétition dans le bassin de la Vienne ou de la Loire en hiver, c'est normal. L'important, pour l'instant, c'est que la Vienne continue à se retirer rapidement, que l'eau ne stagne pas trop longtemps dans les racines.
Jean-Martin Dutour, viticulteur, président AOC Chinon
Pour les vignerons, les travaux dans les parcelles vont juste être un peu plus compliqués après le passage de la crue :
"Ce qui est plus embêtant, c'est que la vigne va continuer à pousser et qu'il va falloir la protéger contre le mildiou, qui ne va pas manquer de se développer avec l'humidité. Il va être difficile de passer dans les rangs avec les engins, les tracteurs, s'il reste beaucoup d'eau."