Les socialistes et les insoumis ont trouvé un accord de principe pour que le PS rejoigne la nouvelle union populaire écologique et sociale. Il prévoit seulement 3 circonscriptions représentées par un candidat PS en Centre-Val de Loire.
La coalition menée par Jean-Luc Mélenchon, pour faire peser la gauche lors des élections législatives fait des remous au sein du PS qui vient de passer un accord de principe avec La France Insoumise. Le PS doit encore valider cette alliance historique ce jeudi 5 mai lors de son Conseil National mais plusieurs éléphants et élus du parti à la rose s’insurgent d’un PS vidé de sa substance pour récupérer quelques circonscriptions.
Tandis que Martine Aubry appelle ce 5 mai les socialistes à "Valider l’accord" malgré des "désaccords majeurs", mercredi 4 mai, Bernard Cazeneuve, ancien premier ministre de François Hollande, annonçait lui, quitter le parti. La veille déjà, il avait clairement fait connaitre son intention sur Facebook "Parce que je suis fidèle au socialisme républicain et que je le resterai, je ne pourrai, en conscience et en responsabilité, demeurer dans le parti dont les dirigeants auront oublié ce qui le fonde et perdu leur boussole", écrivait-il sur le célèbre réseau social.
"Si j’étais insoumis, vous vous en seriez rendu compte"
A l’inverse, Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret, n’envisage pas de déserter le navire. Il affirme vouloir être de ceux "qui vont se battre pour le rénover, le reconstruire, parce qu’après la catastrophe des présidentielles, il faut s’interroger: Pourquoi en est-on arrivés là?" Pour autant, l’élu socialiste du Loiret, sans forcément l’avouer, ne semble pas convaincu par les conditions de l’accord passé entre son parti et les insoumis. "Il y a plusieurs partis à gauche, et moi je suis socialiste, je suis social-démocrate. Je suis très profondément attaché à Pierre Mendès France, à François Mitterrand, à Jacques Delord, à Michel Rocard, et cela, ce socialisme dans la liberté, dans l’initiative, il a toute sa place en France, il fait beaucoup plus que 1,75%" (ndlr : le score de la candidate socialiste Anne Hidalgo au premier tour de l’élection présidentielle 2022) »
Si j’étais insoumis, vous vous en seriez rendu compte. Je pense que c’est normal de faire un accord électoral, mais il faut que chacun garde son identité.
Jean-Pierre SueurDéputé socialiste du Loiret
Une liste des circonscriptions accordées au PS a d’ores et déjà été communiquée. 70 circonscriptions ont ainsi été cédées à des candidats socialistes sur 570, dont trois seulement en Centre-Val de Loire. Si Jean-Pierre Sueur voit comme "une bonne nouvelle" le fait qu’une circonscription du Loiret ait finalement été attribuée à un candidat de son parti, il déplore que cette répartition des candidatures ne s’appuie sur rien d’autre que sur les scores de la présidentielle. "Vous voyez bien que les socialistes sont très implantés dans les régions. François Bonneau dans la région Centre-Val de Loire, dans les départements, dans les communes… hors là, ce qui est quand même très difficile, même s’il y a eu un progrès dans notre région dans la nuit d’hier et d’avant-hier, c’est d’expliquer que sur 577 circonscriptions, il y en ait 507 ou il n’y aura pas de candidat socialiste", déplore le sénateur du Loiret.
A l’instar de François Hollande, Jean-Pierre Sueur a prévu de s’exprimer plus longuement et de dévoiler plus ouvertement ses positions à l’issue du Conseil du PS. Mais on sait d’ores et déjà qu’il emmétra des réserves sur le nombre de circonscriptions. "Je préférais que nous soyons représentés de manière plus conforme à ce que nous sommes, je crois que c’est clair. Et que ceux qui ont des oreilles entendent ce que je dis.
En 2017, "Si ces forces avaient été réunies, c’est moi qui aurais été au 2eme tour"
Parmi les territoires accordés au PS, il y a la première circonscription du Loiret, la première circonscription du Cher et la 4eme circonscription d’Indre-et-Loire. Et sur le chinonais, c’est le socialiste et ancien député frondeur Laurent Baumel qui semble désigné pour y aller. Depuis le début des discussions, il est chargé des négociations avec la France Insoumise. "Je n’ai pas caché que si on débouchait sur un accord national, ça m’intéresserait de pouvoir incarner cette logique de rassemblement sur la circonscription dont j’ai déjà été l’élu", a-t’il déclaré le mercredi 4 mai au micro de France Bleu Touraine.
En 2017, l’ancien député d’Indre-et-Loire et actuel conseiller d’opposition à la mairie de Chinon avait pourtant échoué à se qualifier au second tour des législatives mais là, il en est convaincu, l’union de la gauche jouera en sa faveur. "J’avais aussi sur ma circonscription une candidate de la France insoumise qui avait dû faire 11 ou 12%, un candidat vert qui avait dû faire 5%, et un candidat communiste… Si ces forces avaient été réunies, c’est moi qui aurais été au 2eme tour et pas monsieur Novelli. Ça montre bien qu’une gauche réunie peut offrir aux électeurs des débouchés qu’une gauche divisée n’est pas capable d’offrir aujourd’hui."
Les 300 membres du conseil national du Parti socialiste se réunissent ce jeudi 5 mai en soirée pour valider ou rejeter cet accord dans une ambiance, on l’imagine, plus qu’électrique.