Indre-et-Loire : lancement d'un collectif associatif et citoyen pour replanter des arbres en Touraine

Pour lutter contre la diminution drastique des arbres hors forêt en Touraine, voici le projet "Aux arbres et cætera". Deux associations, la SEPANT et InPACT 37, en sont à l'origine. Mais tous les citoyens sont les bienvenus sur les chantiers de plantation participatifs. Coup d'envoi le 13 février

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La Marseillaise, décidément, version classique ou reggae, semble inspirer les planteurs d'arbre : juste aprés "Aux arbres, citoyens" pour la ville de Tours, est annoncé le projet départemental "Aux arbres, et cætera"...

La Société d'Etudes, de Protection et d'Aménagement de la Nature en Touraine (SEPANT) et Initiatives pour une Agriculture Citoyenne et Territoriale (InPACT 37) ont uni leurs forces pour replanter des arbres hors  des forêts en Indre-et-Loire. Deux associations qui ont des compétences complémentaires et des objectifs finalement assez proches : lutter contre l'érosion de la biodiversité, retrouver des paysages plus diversifiés, travailler sur des "trames vertes".

Tout est parti d'un constat, assez désolant : en 60 ou 70 ans, ce sont près de 80% des arbres et arbustes non forestiers qui ont disparu. Et avec eux, toutes leurs fonctions bénéfiques :

« En regardant d’anciennes images aériennes, on a constaté une énorme diminution des arbres dans les paysages non forestiers en Touraine, dans les milieux agricoles, explique Damien Avril, botaniste à la SEPANT. On a fait un travail cartographique de cette évolution. Les conséquences sont importantes pour la biodiversité, pour le stockage de carbone et pour la circulation de l’eau dans les bassins versants. »

De nombreux agriculteurs souhaitent replanter

« Des agriculteurs de notre réseau, en agriculture bio ou paysanne, sont en demande d’un accompagnement sur des plantations de haie ou en agro-foresterie, remarque Natacha Mosnier, à InPACT 37. C’est un constat partagé qu’aujourd’hui il faut des fermes plus résilientes au changement climatique. Une plantation de haie présente plusieurs avantages, pour la biodiversité et les auxiliaires, ainsi que la gestion de l’eau. »

La prise de conscience est bien là, mais les agriculteurs qui souhaitent replanter font face à un certain nombre de freins. À commencer par l’argent, il faut bien payer les plants, mais aussi différentes fournitures ainsi que des protections.

« Des financements sont disponibles, mais les agriculteurs n’ont pas forcément le temps pour monter les dossiers, reprend Damien Avril.  Nous, on a la compétence pour ça, et on la met à la disposition des porteurs de projet. Le deuxième frein est la main-d’œuvre, mais sous forme de chantier participatif, c’est assez simple.»

Dans notre réseau de bénévoles, ils sont très nombreux à nous demander des actions concrètes. les gens sont en recherche de sens et planter un arbre, ça a une très forte valeur symbolique. c'est un message très positif

Damien Avril, botaniste à la SEPANT

 

« On souhaite vraiment travailler en mode participatif en incluant les citoyens sur les chantiers, confirme Natacha Mosnier. C’est très important, car une rupture s’est créée entre les agriculteurs et les citoyens. Il y a d'un côté une méconnaissance des enjeux agricoles par les citoyens, de l’autre des agriculteurs qui se sentent incompris. Le projet Aux arbres et cætera est là aussi pour retisser du lien. »

Une haie pour éleveurs de brebis du Sud-Touraine

Une « plantation citoyenne » est ainsi organisée samedi 13 février à Chaveignes, un village du Sud-Touraine situé tout près de Richelieu. L’exploitation concernée est la ferme des Bergers de la Veude, celle d’un couple de jeunes éleveurs de brebis, Émilie et Adrien Callu-Selambin :

« Nos prairies sont classées en ZNIEFF, Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique, nous raconte Émilie. Il s’agit de prairies humides où des espèces rares voire très menacées sont encore présentes. Ce n’est vraiment pas l’idéal pour nos brebis, il y a un réel manque de productivité, mais cette biodiversité, cette richesse sont précieuses pour l’avenir de nos enfants. On a donc fait le choix de laisser nos prairies jouer leur rôle de zone humide, de filtration, de stockage de carbone, et de laisser la biodiversité s'exprimer ici.»

En Travaillant sur un autre projet baptisé Éleveurs de biodiversité, Émilie et Adrien ont rencontré Damien Avril, de la SEPANT, et lui ont fait part de leur souhait de planter des haies sur leurs terres. Aussitôt dit...

Pour les planteurs bénévoles, l'inscription est obligatoire sur cette plateforme.

Bien évidemment, il ne s'agit pas de planter n'importe quels végétaux, mais de travailler sur des essences et espèces locales, en harmonie avec les sols, tout en menant une réflexion sur l'adaptation aux changements climatiques. Une plantation qu'il faut nécessairement accompagner sur le long terme, avec un travail de suivi des arbres (soins divers, arrosage, taille,etc.) 

La production de plants en quantité suffisante par les pépiniéristes aura aussi un rôle déterminant :

"On va très vite faire face à un problème de manque de plants, poursuit Damien Avril. Pour la plantation à Chaveignes, il s'agira essentiellement de plants qui ont été glanés dans une ancienne pépinière, ou sur place, chez Emilie et Adrien. Glaner, c'est récupérer de jeunes arbres en milieu naturels ou semi-naturels, pour les replanter en milieu ouvert. Dans une forêt, un chêne va produire énormément de plants et très peu vont survivre..."

Le projet Aux arbres et cætera n'en est encore qu'à ses balbutiements. Une montée en puissance devrait se faire dans le deuxième semestre 2021, et courant 2022. Les planteurs, en tout cas, ne risquent pas de manquer de travail...

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