Indre-et-Loire : une vidéo pour dénoncer les pratiques d'un élevage de canards destinés à la chasse, à Céré-la-Ronde

Naturaliste et aussi militant pour l'abolition de la chasse, Pierre Rigaux dévoile sur les réseaux sociaux des images tournées en Touraine, à Céré-la-Ronde, dans un élevage de canards colverts. Il dénonce des méthodes d'élevage intensif, pour simplement satisfaire une activité de loisir.

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Biologiste de formation, Pierre Rigaux est un naturaliste indépendant qui réalise des expertises sur la faune sauvage. En parallèle, il s'illustre dans une activité militante sur différents sujets liés à l'écologie et notamment à la chasse.

Habitué aux confrontations avec les chasseurs (et aux menaces), il jette un nouveau pavé dans la mare...aux canards :

"Avec l'association Nos Viventia, que j'ai co-créée en 2020, nous essayons de diffuser des informations issues du terrain avec des images inédites. Quand on a la chance, comme ici à Céré-la-Ronde, d'avoir un lanceur d'alerte qui nous fournit des images rares, c'est une aubaine ! Car les éleveurs comme les chasseurs ne communiquent guère sur ce type d'élevage bien spécifique."

L'élevage en question est celui du gibier destiné à la chasse, et notamment, à Céré-la-Ronde, à la chasse aux canards. Selon le naturaliste, il s'agit du plus gros établissement de ce genre en France, l'un des plus gros en Europe (500 000 colverts par an sur une "production" française estimée à un peu plus d'un million).

"Nos images montrent des des canards colverts concentrés dans des bâtiments, conditions incompatibles avec leurs impératifs biologiques, s'agissant d'oiseaux qui nagent et qui volent, reprend Pierre Rigaux. On est sur des pratiques d'élevage intensif, mais pour une activité de loisir, c'est donc d'autant plus inacceptable."

L'existence de ce genre d'élevage faisant souffrir des centaines de milliers d'oiseaux élevés à des fins récréatives est rendu possible par une réglementation extrêmement permissive en la matière

Pierre Rigaux, naturaliste

Pierre Rigaux ne se fait guère d'illusion sur une éventuelle réaction des autorités administratives :

"J'espère tout de même une réaction des services vétérinaires sur la question des cadavres d'oiseaux balancés dans la nature. Cela ne me semble pas vraiment correspondre aux mesures de précaution sanitaire surtout en période de grippe avaire...Mais hélas, pour le coeur de cette activité, élevage intensif de canards pour la chasse, il n'y a pas vraiment de législation qui protège ces animaux. On ne peut donc pas dire que l'éleveur contrevienne à la réglementation."

Nous ce qu'on demande c'est une réaction politique, c'est à dire qu'à terme, l'élevage de gibier soit interdit. Ce sont des animaux élevés dans des conditions qui ne leur permettent pas d'acquérir des comportements sauvages, c'est vraiment de la chair à canon

Pierre Rigaux

Au -delà des considérations éthiques sur le sort réservé à ces oiseaux, le naturaliste pointe encore du doigt le risque d'altération du patrimoine génétique des colverts sauvages. Et rappelle enfin, en pleine pandémie, que les élevages intensifs, les transports d'animaux dans le monde et les contacts entre animaux d'élevage et faune sauvage constituent des bombes épidémiologiques à retardement.

Nos tentatives de contact et demandes d'interview avec le responsable de l'élevage et les services vétérinaires sont pour l'instant restées sans réponse.

Dernière minute :

La Préfecture d'Indre-et-Loire vient de nous faire parvenir un court communiqué dont voici le texte :

Une vidéo circule depuis ce matin sur les réseaux sociaux au sujet des conditions d'élevage au sein d'une exploitation située à Céré-la-Ronde.
L’élevage concerné est un établissement connu des services de l’État, faisant l’objet d’inspections notamment dans les domaines de la santé, du bien-être et de la protection animale ainsi que de la protection de l’environnement.
Ainsi, le 24 mai 2019, l’élevage a été inspecté sur le volet biosécurité (ensemble des mesures prévenant les risques de diffusion de maladies animales) et le 13 décembre 2019 sur le respect de la réglementation en matière de protection de l’environnement. Les résultats de ces inspections étaient satisfaisants et aucune non-conformité sur la gestion des cadavres d’animaux n’avait alors été relevée.
La Préfète a demandé à ses services de diligenter dans les prochains jours une nouvelle inspection dans cet élevage afin de dresser un état des lieux actualisé de la situation, permettant de mettre en œuvre, le cas échéant, les mesures de police judiciaire et administrative adaptées.

Le Service départemental de la Communication interministérielle de l’État en Indre-et-Loire.

 

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