Indre-et-Loire : "C'est hallucinant, restez chez vous !" le cri du coeur du professeur Louis Bernard du CHRU Tours

Le chef du service des maladies infectieuses au CHRU de Tours, le professeur Louis Bernard, est très en colère contre l'attitude et le comportement de certains Tourangeaux."Restez chez vous !" Ceux qui ne respectent pas le confinement participent ainsi à la propagation du Covid-19.

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  • Qu'est-ce que vous avez à dire aux Tourangeaux ? 

J'ai envie de hurler, j'ai envie de hurler ! Quand je vois ce que j'ai vu ce matin à la boulangerie : la boulangère a été obligée de se fâcher et elle avait absolument raison, il y avait 3 personnes dans 2 m2. C'est pour cela que je suis en colère comme avec ces tourangeaux que j'ai vu regroupés sur les bords de Loire hier soir. En tant que citoyen soyez responsables....il n'y a qu'une seule chose à faire : le confinement, le confinement et RESTEZ CHEZ VOUS !. Pourquoi le confinement ? Parce que d'abord en tant que citoyen : transmettre à son voisin c'est non seulement pas sympa mais ça peut avoir des conséquences et notamment sur les sujets les plus âgés les plus à risque. Ils peuvent avoir des conséquences graves et terminer ici chez nous au CHRU. C'est 15 % des cas contaminés dans ce cas là. Deuxièmement en tant que médecin, médecin infectiologue, je n'ai pas d'autres thérapies que de la prévention. La prévention pour éviter le nombre de cas. Et pour éviter le nombre de cas, c'est le confinement : faut arrêter de se transmettre la maladie entre personnes. 

Troisièmement en tant que chef de service des maladies infectieuses, représentant du CHRU, il faut absolument que la vague qui va arriver ne soit pas un Tsunami. Un Tsunami qui va nous empêcher de travailler parce qu'on aura trop d'activité liée à des comportements anormaux en dehors de l'hôpital. Pour l'instant on en n'est pas là, c'est une petite vague mais le service de maladies infectieuses est plein. Les 17 lits sont remplis : on a neuf patients infectés par le Coronavirus, le reste le tiers est en attente de résultats mais cela y ressemble très fortement. En réanimation, il y a 4 à 5 patients aujourd'hui avec du Covid-19. Cela augmente et c'est lié au comportement à l'extérieur.  On se croyait plus malin, regardez ce qu'il s'est passé en Chine, on rigolait de les voir porter un masque....et maintenant ce sont les britanniques qui ont un comportement irresponsable. En région Centre, on est à peu près protéger.
 
  • La situation est-elle tenable encore aujourd'hui à l'intérieur de l'hôpital ?
Oui elle est tenable mais ça fait 4 semaines que nous sommes sur le pont, les médecins, la direction de l'hôpital...tout le monde se mobilise. On a créé un centre de prélèvement ambulatoire, un centre d'évaluation clinique qui va maintenant tourner tous les jours. C'est tenable tant que ce n'est pas un Tsunami. C'est le principe de la fourmilière.... la fourmi, elle est attirée par un produit anti-fourmi. La petite fourmi est attirée par le produit et elle le ramène à la fourmilière. Et là c'est une injustice : au niveau de la fourmilière quelles sont les fourmis qui vont tomber ? Les plus âgés, les fourmis les plus malades et les plus jeunes il ne se passera rien. Donc ayons un comportement normal, et arrêtons d'aller chercher chez le voisin le coronavirus.
 
  • L'hôpital est-il en capacité de gérer le flux qui arrive ? 
Hier soir, on a terminé une réunion à 23h avec tout le 37, avec les médecins généralistes, les cliniques et la direction de l'hôpital. Tout le monde se mobilise tout le monde est uni par rapport à cette vague qui doit arriver. Il y a quelques mois, l'hôpital n'allait pas très bien certes. Il était un "peu malade"  mais voilà depuis semaines, quelques mois, les personnels et professionnels sont unis. Là on travaille vraiment dans l'actif parce que c'est la guerre, c'est la GUERRE ! On ne s'en rend pas trop compte en Centre Val de Loire parce que il y a pas trop de patients touchés mais regardez ce qu'il se passe à Mulhouse. A 14h (samedi 21 mars), 8 patients étaient transportés en convoi vers les hôpitaux Parisiens sous assistance respiratoire. Quelques heures après, les lits à Mulhouse étaient de nouveau occupés par des patients ayant la même pathologie.  
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